L’Annonciation et Noël célèbrent la conception et la nativité de Jésus. Le 8 décembre et le 8 septembre célèbres la conception et la nativité de Marie. A Lyon le 8 septembre est symbolique de la délivrance de la peste en 1643, par la prière à Marie.
Les lectures du jour évoquent en fait la Nativité de Jésus, et pas celle de Marie. Michée me fait penser à l’arrière-fond de la contemplation de l’Incarnation dans les Exercices. Voyant les peuples s’enfoncer en enfer dans leur aveuglement, la Trinité décide d’envoyer la 2ème Personne sur terre. La naissance du berger d’Israël, le Messie, fils de David, vient arrêter la spirale qui voit Dieu « livrer son peuple », d’exil en exil, d’esclavage en dépendance, selon les mots du prophète. La nativité de Marie se célèbre à l’intérieur de celle du Christ. Elle est un moment de l’histoire du Salut. Ce que nous célébrons aujourd’hui, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint, à l’intérieur de notre histoire. « Jésus fut engendré de Marie ». La forme passive est la marque de l’œuvre de Dieu, d’un plan qui échappe aux humains. L’homme y reçoit sa ressemblance. Fils de David, Jésus l’est grâce à l’Ange qui appelle Joseph à demeurer dans son projet de mariage, « malgré » l’action de l’Esprit Saint en Marie qui met le bazar ! Dans la nativité de Marie c’est le salut de Dieu pour la terre que nous accueillons. L’infiniment grand se donne dans le tout petit. « Du plus petit clan de Juda naîtra le berger d’Israël, il sera la paix », dit le prophète. Le temps de Dieu n’est pas le nôtre. Un jour est née Marie ; un chemin se préparait pour qu’un jour, en un petit lieu de la terre, naisse « le Seigneur sauve », « Dieu avec nous ». Quitter la liturgie ordinaire aujourd’hui et nous souvenir de la nativité de Marie, cela vient nous appeler à contempler comment Dieu trouve à naître parmi nous et nous ouvre au royaume de son Esprit Saint. En Marie, il nous fait signe. C’est vrai, l’ai-je vraiment reçu, Jésus, « le Seigneur sauve » ? Parfois je l’oublie, je peux me décourager du monde ou de la planète, comme avant, quand Dieu livrait son peuple. Ce jour vient nous réveiller, pour recevoir la manière de Dieu de porter aujourd’hui jusqu’à nous sa Consolation. Rendons grâce.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Mi 5, 1-4a ; Ps 12 (13), 6ab, 6c ; Mt 1, 1-16.18-23