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St Paul dit parfois qu’il ne sait pas parler. En fait il semble qu’il ait eu à faire avec quelques beaux parleurs. Ces derniers devaient avoir le verbe facile et convaincant, mais étaient-ils accordés à la musique du même Esprit ? Pas sûr. C’est ce qu’on peut supposer quand il évoque ces « super-apôtres ». L’Esprit de Pentecôte que nous venons de célébrer appelle à le discerner. Une marque qui le signe est l’humilité. « Je me suis abaissé pour vous élever ». Le disciple qui annonce et agit sans chercher des fleurs pour son ego, mais qui trouve sa joie à recevoir et aimer Dieu et le prochain tels qu’ils sont, voilà la marque de l’Esprit. Il reçoit la vie, il n’est pas un maître qui la donne. Ce qu’il donne, c’est lui-même. Il a choisi la Joie qui vient d’en haut. Ce qui le réjouit n’est pas l’aide qu’il a pu apporter, c’est la communion d’Esprit éprouvée avec les uns et les autres qui accueillent la soif de Dieu pour ses amis. Il aime Dieu « de toute sa force », c’est-à-dire qu’il ne craint pas de faire appel à des frères de l’extérieur pour tenir ici à Corinthe ou ailleurs. Ces frères sont son « porte-monnaie » pour pouvoir offrir Dieu gratuitement là où il passe.
Il accueille « la grâce qui suffit ». Le Notre Père nous y invite, en demandant aujourd’hui « notre pain de ce jour ». Chaque jour est un nouveau départ. Chaque matin appelle à rechoisir la vie, ce qui aidera Dieu à donner sa Joie au monde. Au milieu des bombes, au milieu des aigreurs, des solitudes, des casseroles qui sont les nôtres et que nous ne savons pas ouvrir à la grâce qui suffit. Notre Père, que ton Nom soit sanctifié !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
2 Co 11, 1-11 ; Ps 110 (111), 1-2, 3-4, 7-8 ; Mt 6, 7-15