Dieu, toi qui renouvelles ce monde au moyen de tes sacrements, fais que ton Église progresse par ces biens du ciel et ne manque jamais de tes secours ici-bas.
Il y a bien des choses auxquelles nous avons à veiller pour la vie : la maintenir, l’entretenir, la transformer, l’embellir, la renouveler. Toutefois, une action d’entretien ne produira pas de lui-même un renouvellement. Le renouvellement est d’une autre nature. L’axe de l’être n’est pas celui du faire. L’accumulation de faire ne produit pas de lui-même de l’être. Notre manière de vivre actuelle nous en convainc chaque jour d’avantage par la négative. L’accumulation de biens, d’actions de service ne produit pas forcément ce que permet une vraie relation profonde.
Il est donc bon pour nous de bien mesurer combien le renouvellement de notre monde n’est pas le fruit de notre action mais est produit par les engagements vrais, notamment par les sacrements, sacrements qui renouvellent notre être car ils changent notre relation à notre propre fin… ils instaurent un nouveau champ de relations, que je reçoive ainsi le baptême, le sacrement de confirmation ou que je communie, que je reçoive le sacrement de réconciliation, ou que des états de vie soient en jeu comme le mariage, le sacrement de l’ordre, voire celui des malades… A chaque fois, l’enjeu est d’entrer dans un nouveau réseau relationnel, d’évoluer dans sa manière d’être par l’approfondissement de la relation au Seigneur.
Dès lors, fort de cette manière de voir, nous pouvons comprendre l’enjeu pour nous, pour chacun, pour l’Eglise entière, pour l’humanité : savoir être ancré sur le chemin de l’être, du devenir, aspirer à notre vrai devenir notamment grâce aux biens du ciel, ceux qui nous introduisent à la vie dans le Royaume de Dieu, les sacrements, et se voir assurer sur le chemin du faire, du nécessaire pour notre vie terrestre, la vie nécessaire et à respecter tout autant mais qui ne passera pas dans l’autre, puisque nous passerons mais pas nos biens.
Que le Seigneur induise une vision juste que nous devons avoir avec les biens, moyens réels mais que moyens, que nous choisissions ce qui nous conduit à notre vraie dimension d’être : la relation profonde et ouverte à Notre Dieu, à nos frères en Lui….
Oui Seigneur, en ce moment du Carême, où nous nous tournons encore plus vers le Mystère de Ton Fils, nous te redisons…
Dieu, toi qui renouvelles ce monde au moyen de tes sacrements, fais que ton Église progresse par ces biens du ciel et ne manque jamais de tes secours ici-bas.
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
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