Mc 11, 1-10 : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Les Rameaux commencent la Semaine Sainte. C'est une semaine où le plan de Dieu se réalise en se cachant, voilé par l'heure des ténèbres. C'est en effet l'avènement du règne de Dieu. L'aboutissement de la semaine verra le Christ roi, reconnu par un bon larron. Le royaume des cieux des paraboles, le voilà qui se révèle, en s'enfonçant dans le noir le plus humain. Dans une décréation active, où l'être humain retourne dans le noir des entrailles de la terre mère, Dieu opère une création nouvelle. Il sépare le jour et la nuit, en s'offrant en son bien-aimé condamné par le prince des ténèbres enfin jugé. Et l'homme deviendra un être vivant ! C'est le vivant advenu dans le royaume des cieux.
Aux Rameaux Dieu se tait, le Fils de l'Homme est acclamé comme un roi d'humilité. On dirait que ce n'est plus lui qui agit, c'est l'Esprit, de façon invisible, au-delà des ténèbres qui seules sont visibles. "On les laissa faire". Comme pour dire que, au-delà des ténèbres agissantes, une autre Création s'opère, que nul ne voit. "Vous trouverez un petit âne", et ils le trouvent. "Si l'on vous dit 'que faites-vous là ?' ", et on leur dit "que faites-vous là ?". Et le règne de Dieu advient : "béni soit celui qui vient", "béni soit le Règne qui vient". Et la figure de David évoque une royauté. Sur un petit âne qui n'a encore jamais été monté : le royaume des cieux est aux doux, aux humbles. Rien à voir avec nos rois humains. Pourtant il se donne dans cette terre, pas en dehors. Ce roi ne nous retire pas du monde, au contraire. Il ne nous met pas dans une Église à part, qui viendrait expier les péchés du monde. Le monde est dans notre Église comme sur la terre "et en tout état de vie", dira notre père Ignace.
Cette foule qui t'acclame, demain elle te huera. Elle n'arrêtera pas le règne de Dieu. Une création verra le jour.
Olivier de Framond, compagnon jésuite
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