Le passage sur l'autre rive chez Jean est aussi celui d'un pain à un autre, le pain vivant. Pour les 12, cela passe par l'épreuve d'une nuit agitée sur la mer. Un travail s'opère, qui prendra des mois, des années. Il s'agit sans doute de ce travail dont parle Jésus à la foule : "travaillez non pas au pain qui se perd mais à celui qui demeure en vie éternelle".
La foule a mis en effet une belle énergie à rechercher celui qui vient de la rassasier. Qu'est-ce qui m'a rassasié ? Un podcast ? Un YouTube qui sort de l'ordinaire ? Un moment de rêve au boulot ou en famille ? Qu'est-ce qui me fait marcher ? ... Et la foule regarde : il reste une barque, "il" a dû rester là. Et non, mais où est-il ? Des barques arrivent, est-ce lui ? Et non. On va voir sur l'autre rive. Il leur faudra une conversion de fond pour vraiment faire le passage. "Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?"
À chaque fois Jésus ne répond pas à leurs questions. "Vous me cherchez parce que vous avez été rassasiés". Autre question un peu plus tard, "que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ?". Et autre non-réponse : "l'œuvre de Dieu c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé". En gros l'important ce n'est pas votre travail, c'est le travail de Dieu en vous. Grosse conversion, qui prend la vie entière ! Travailler pain qui demeure en vie éternelle, c'est de croire au Fils de l'homme. Vous avez compris, vous ? Alors venez m'aider à entendre, à entrer dans le seul travail qui fait vivre !
Olivier de Framond, compagnon jésuite