24 Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.
25 Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.
26 Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.
« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». De fait cette comparaison parle, plusieurs fois j’ai pu dans les racines de blé apercevoir la pellicule du grain complétement vide lorsque l’on a déchaumé. Le grain de blé a donné toute sa substance dans la transformation qui lui a donné de porter fruits… Sa mort aura en fait lieu à la moisson quand il sera devenu paille à ramasser ou à bruler, racines à déchaumer et que d’autres grains issus de lui auront été récoltés. Et le cycle pourra se continuer.
Alors cette parabole n’est elle pas un appel vivifiant à dire oui à la transformation, à accepter de devenir plus que de perdre sa vie, pour perdre sa vie. Et pour entrer volontairement dans ce mouvement de transformation, nous faut-il pas réaliser que notre vie n’est pas dans ce que nous faisons, dans ce que nous réalisons mais dans ce que nous recevons, nous accueillons, nous laissons être en nous à l’image de la vierge Marie.
Le chemin de la vie consiste peut-être pour nous à ouvrir la main pour qu’elle se vide afin de pouvoir être remplie à nouveau… et cela tout au long de notre existence jusqu’à notre mort physique. Alors nous percevons que la vie est plus grande et que son secret est dans l’ouverture, la pure perte de ses acquis. Sans cesse, elle me murmure : « ouvre-toi, sinon tu ne pourras devenir ».
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite