Mt 9, 9-13 : Un appel personnel est à la fois pour son propre bien et le bien de tous

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 4 Juillet 2025, 15:15pm

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #Méditation, #Evangile St Matthieu

Mt 9, 9-13 : En ce temps-là, Jésus vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôt. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

Le chemin de l'un permet le chemin de l'autre

Une vie individuelle bascule sur un appel, un signe… Mystère de la liberté personnelle. Quelle reconnaissance entre les deux, quel attrait de la nouveauté, quelle certitude du chemin, quelle espérance qui rendent possible l’appel et la réponse… Cela nous échappe. Nous ne pouvons le savoir. Cela appartient à Jésus et à Matthieu. Seulement nous apprenons que cela peut arriver, et peut donc nous arriver.

Jésus appelle un homme à sa suite, et celui-ci le suit. Mais ce mouvement personnel, intime a aussi une dimension sociale de part tous les liens préexistants. L’appel et la réponse entraînent les uns et les autres : les amis de Matthieu pour aller, eux aussi, vers Jésus qui les accueille ainsi que les ennemis de Jésus qui cherchent à détruire le groupe hétéroclite qui se constitue, à semer en lui un esprit de zizanie… entre les disciples déjà patentés et les nouveaux, les publicains et les pécheurs…

Jésus dans sa réponse révèle l’ossature qui fait tenir ce groupe, et à vrai dire tout groupe. Sous le regard de Jésus, chacun a pu se connaître lui-même, admettre sa faiblesse, se savoir aussi appeler à grandir, à prendre autrement les choses… Le chemin personnel de chacun lui permet alors de reconnaître les autres… d’envisager, du coup, une nouvelle existence ensemble… La bonne nouvelle n’est jamais que pour des individus isolés, elle est toujours pour des personnes en groupe… Jésus ne nous appelle pas, seul à seul, mais, à travers l’un, il cherche à toucher l’autre… une atmosphère se crée où chacun envisage autrement sa vie…l’atmosphère n’est plus au jugement ou à l’exclusion mais à l’accueil et à l’amitié… Tout devient plus léger.

Alors sachons apprécier les moments où nous nous retrouvons entre croyants. Nous retrouvons quelque chose de la souplesse de relation qui permettait à Matthieu et à ses amis de prendre autrement leur existence. Le chemin de mon frère aide le mien, comme le mien aide le sien aussi… Apprécions toutes les personnes avec lesquelles nous cheminons. Aidons-nous à avancer les uns, les autres. Laissons advenir à sa manière le Royaume…

Jean Luc Fabre, compagnon jésuite

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