Le mardi 19 décembre c'est la messe de Noël au Clos Serena. C’est un EHPAD de Bordeaux. On fait comme on peut. Venir le 24 soir, nous n’allons pas le faire. Ils ont le repas d’ailleurs vers 18h. En général c’est une fois par mois, le 2ème mardi. Certains diront que c’est encore pareil, « la pratique se perd ! ». Pourtant eux, ces enfants de Dieu qui ont pour beaucoup dépassé les 90 ans, ils seraient demandeurs. Un Enfant de Noël va se faire l’un de ces vieux enfants. Aujourd'hui, c'est le 3ème mardi, plus près de Noël. En fait, Noël, ce sont les bergers qui deviennent brebis. Celui qui les conduit, il a l’air de rien, un tout-petit, un nouveau-né. Dans une mangeoire. Ça, les mangeoires, les bergers en ont déjà vu. Mais c’est eux qui viendront pâturer, autour de leurs amis le bœuf et l’âne. Pâturer, connaître le Salut, c’est quand on peut rechanter la gloire de Dieu. L’Enfant qui n’a l’air de rien, au milieu du monde agité hier par ceux qui se prennent pour des hommes et maintenant qui dort dans la nuit, il opère déjà en ces veilleurs cachés ce qu’il rendra plus tard : il remet debout, et les infirmes rendent gloire à Dieu.
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Merci aux auteurs de ces photos
L’Avent nous retenait de le clamer, il tendait le ressort. Et dans un trou perdu, étonnamment pourvu d’une sainte mangeoire, une nuit du temps, un « Pitchoune » fait venir une troupe de pauvres. En eux il se retrouve. Ces pauvres ont obéi à la surprise de Dieu : un ange, une nouvelle, un « ne craignez pas » qui est la signature du Ciel, et tout le Ciel qui loue. A Noël, dans l’Enfant de la crèche, l’attention se déplace, hier prise par le monde et sa vie trouble, maintenant vers le Ciel et ce qu’il ouvre, nouveau. Les veilleurs surpris vont faire boule de neige. C’est la suite de l’histoire. Suspense donc. Mais ce sera Joseph, Marie, et, dira Luc, « tous ceux qui entendaient les bergers », la surprise se passe des uns aux autres, pendant que le Ciel chante « gloire à Dieu ». Tous ceux qui … C’est peut-être vous ? C’est peut-être vous, vieux enfants du Clos Serena ? Ou peut-être êtes-vous bergers venus comme des brebis, porter la nouvelle qui vous a fait venir jusqu’ici. Marie, tu conservais toutes ces choses en ton cœur. Si l’une de ces choses me vient, je peux la porter, à l’Enfant, à Marie, à Joseph, en cette terre où il est né, cette terre qui espère aujourd’hui une Paix à la peine !
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Is 9, 1-6 ; Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 11-12a, 12b-13a, 13bc ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14