Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Dimanche 22 juin 2025 : Le Saint Sacrement du corps et du sang du Christ – année C

Publié par Roland Cazalis, compagnon jésuite sur 21 Juin 2025, 12:29pm

Catégories : #homélie_cazalis, #Homélies, #homelie_cazalis, #Méditation

Corpus Christi reste une fête très populaire dans certaines contrées, ce qui témoigne d’un passé de chrétienté. La fête reste vivace, comme en Espagne, car même si les gens ne sont plus pratiquants, toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête.
Néanmoins, il s’agit de la fête du Corpus Christi, et d’une manière ou d’une autre, ces gens célèbrent le don de la présence du Christ ; un jour, sans doute, ils prendront subitement conscience de ce qu’ils célèbrent.
Prendre un repas est l’un des trois piliers qui caractérisent l’être vivant en général et l’être humain en particulier.
Dans certaines traditions, il n’y a qu’un seul plat sur la table ou le sol et tous les convives puisent à la même source.
Dans le monde familial d’ici, l’unique plat reste en cuisine et parvient à table, distribué dans des assiettes particulières.
Dans l’ancienne religion, comme dans l’Empire romain, le rituel sacrificiel avait pour objet d’obtenir la faveur des dieux ou de rendre grâce pour un succès, et prenait la forme d’un repas que la cité partageait avec les dieux.
Avant d’entrer dans sa Passion, le Christ laisse à ses disciples sa présence sous la forme de ce signe qui parle de lui-même.
Le Christ nous sollicite pour au moins trois choses par le biais de trois prières :
1- « Restez ici et veillez avec moi ». Les personnes qui sont sensibles à cette prière du Christ développent une espèce de garde du cœur qui est le fondement de la vie religieuse. Elle prend la forme de la vie monastique, conventuelle et chrétienne de toute sorte d’états de vie. Elle se caractérise par le fait de faire une place permanente au Christ dans son cœur. En conséquence, même quand vous êtes pleinement engagé dans votre activité, une part de votre être reste en vacance, pour lui.
2- « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ».
3- « Partagez le pain et le vin et faites ceci en mémoire de moi jusqu’à ce que je revienne »
Les catholiques et les orthodoxes ont bien entendu cette dernière prière et elle est devenue un des fondements de ces communautés.
Le Christ a institué l’eucharistie. Le sens de cette célébration ne cesse de se déployer au cours de l’histoire.
Puisque c’est le Christ qui a fait cette prière : « faites ceci en mémoire de moi », alors l’eucharistie devient un mode de sa présence à la communauté.
Dès lors, nous célébrons l’eucharistie comme une manière de montrer notre attachement, notre affection envers sa personne, notre désir d’être avec lui par cet acte jusqu’à ce qu’il revienne.
Lorsque le Christ reviendra, nous n’aurons plus besoin de célébrer ce sacrement puisqu’il sera présent, à nouveau, mais en personne.
Cette célébration est tellement importante que l’Église a institué des personnes pour la présider.
La célébration provoque un rassemblement. Elle fait communauté. Parfois, un rassemblement induit une célébration eucharistique.
Lors de la sainte Cène, le Christ prit le pain et dit « ceci est mon corps »
Puis à la fin du repas, il prit la coupe de vin et dit « ceci est mon sang »
Personne ne peut prononcer ce genre de parole et qu’elle soit véridique en sa bouche.
À l’issue de la célébration de l’eucharistie, à l’instar de la multiplication des pains et des poissons, nous ne jetons pas le surplus à la poubelle. Nous le rassemblons soigneusement pour la distribution ultérieure aux personnes qui ont faim de la présence de Dieu.
À partir de là s’ouvrent au moins deux possibilités.
La première est la suivante. Personne n’est obligé de répondre à cette prière du Christ. Judas l’Iscariote a fait son choix : « nous ne voulons pas de toi ; nous ne voulons pas communier à ton corps et ton sang». Malheureusement, Judas était juge et partie dans cette décision.
En revanche, la querelle autour du sens symbolique qu’aurait « ceci est mon corps ; ceci est mon sang ; faites ceci en mémoire de moi jusqu’à mon retour » apparaît comme un pur sophisme. De même, le doute raisonnable porté sur la présence réelle du Christ lors de la célébration eucharistique tombe dans la même catégorie.
La seconde voie est l’ouverture du cœur à la prière du Christ. Sur ce point, la parole de Dieu est inaltérable. Il fait ce qu’il dit. Voilà pourquoi nous pouvons fonder notre existence sur sa parole.
Alors, rendons grâce au Seigneur pour sa présence parmi nous. Célébrons sa manière d’être présent, car c’est cela qui fait de nous, « église ».
Roland Cazalis, compagnon jésuite
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