Dimanche 15 juin 2025 : Fête de la Sainte Trinité, année C

Publié par Roland Cazalis, compagnon jésuite sur 14 Juin 2025, 19:51pm

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Dans la logique de la liturgie, c’est le dimanche de synthèse de la révélation qui fait la spécificité du christianisme.

En effet, la spécificité du christianisme est de professer un Dieu relationnel, un Dieu communion en lui-même. C’est sa nature première.

Pour nommer Dieu, nous utilisons le vocabulaire du Christ qui employait les termes de « Père », « Fils » et « Esprit ».

Ayant pris la condition humaine, il montre comment on doit se tourner vers Dieu ; il sait comment le faire puisqu’il vient d’auprès de Dieu. Il est le meilleur enseignant ou le meilleur maître que l’on puisse avoir.

Père-Fils-Esprit constitue donc une trinité, une éternité, une rythmique comme la vie en somme ; pas une vie qui consomme l’environnement, mais la vie qui crée un environnement.

Dans la bible hébraïque, on a un Dieu qui a le désir de faire alliance. Pour cela, il appelle un peuple à l’existence pour mettre en œuvre cette alliance, une alliance destinée à toutes les nations et au-delà, à toute la création. Nous en sommes les témoins.

Dans la bible hébraïque, nous connaissons l’Esprit de Dieu et nous avons cette belle figure de la Sagesse de Dieu dans le livre des Proverbes.

Des Pères de l’Église voient dans la Sagesse une figure du Verbe. D’autres, comme saint Irénée, voient une figure de l’Esprit.

Je penche personnellement pour une figure de l’Esprit de Dieu, celui qui trouve ses délices avec les fils des hommes.

Néanmoins, même avec cette figure de la Sagesse, notre connaissance de Dieu restait incomplète, parce que nous ne connaissions pas le Verbe.

Le Verbe restait dans le secret. Il était caché en Dieu. Le connaître ou imaginer son existence dans le cadre du judaïsme était impossible.

Le Verbe s’est manifesté et le monde a été surpris.

Le Verbe nous révèle la profonde communion qu’est Dieu, la profonde relation qu’est Dieu, une relation que l’on nomme « Amour ». Donc, l’Amour est et est la nature de Dieu.

Voilà ce que professe le christianisme.

À partir de là, on peut tirer plusieurs conséquences. Je n’en relève que trois et vous laisse le soin d’en relever les nombreuses autres.

La première : le christianisme est doté d’un savoir très spécial à partager avec toute personne présentant une disposition ou un désir de s’ouvrir à la relation avec le Christ, car il est le chemin naturel vers Dieu.

Le christianisme a un savoir lui permettant de discerner les événements du monde. Néanmoins, un danger intérieur le menace. Le danger est la tentation d’altérer le message pour s’accommoder au monde, pour éviter que ce savoir ne soit un scandale pour les juifs et une folie pour les païens. On peut remplacer « juifs » et « païens » par des instances plus contemporaines.

La deuxième : l’idée de Dieu ou le Dieu qui vient à l’idée ou à la pensée peut être flou ou assez clair. Quand elle est assez claire, ou quand vous avez une âme religieuse, la perception de la transcendance ouvre une espérance avec la valence éthique qui l’accompagne. Les deux volets sont toujours associés. Dieu vous enverra son Esprit et vous fera avancer vers lui et vers vous-même, car c’est le même chemin. Les personnes qui croient que le chemin vers Dieu est un obstacle sur leur propre avancement, celles-là ne vont pas vers elles-mêmes. Elles s’égarent.

La troisième conséquence est la suivante. Puisqu’il est dit que la Sagesse de Dieu trouve ses délices avec les fils des hommes, alors, il est possible de trouver les traces de l’Esprit de Dieu dans toutes les traditions sur la Terre. Pour cela, il faut apprendre à connaître l’Esprit de Dieu dans la communauté où il s’est fait connaître de manière plénière.

Jésus dit à ce sujet "tout ce que j’ai appris auprès du Père, je vous l’ai fait connaître, voilà pourquoi, je vous appelle mes amis". En outre, l’Esprit viendra pour vous le rappeler et vous le faire comprendre.

Roland Cazalis, compagnon jésuite

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Célébration du 15 Juin 2025 : fête de la Sainte Trinité, année C