Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Dimanche 1er juin 2025 : 7ème dimanche de Pâques, année C

Publié par Roland Cazalis, compagnon jésuite sur 31 Mai 2025, 14:57pm

Catégories : #homélie_cazalis, #homelie_cazalis, #Méditation, #Homélies

Merci à l'auteur de cette image
Les textes du jour déploient plusieurs thèmes fondamentaux sur la vie chrétienne. Je commence par mentionner ceux que je ne vais pas relever, car ils nous demanderaient de nous y détenir trop longuement.
J’inclus dans ce cadre, le texte de l’apocalypse, qui commence avec le thème de la rétribution. Ce dernier fait sens, car l’humanité est une espèce éthique. Nous avons l’intuition que le mal fait intentionnellement à autrui ne s’efface pas avec le temps ; il ne peut être inactivé que par le pardon.
Le texte déploie d’autres pistes comme celle du désir de l’eau de la vie, et pour cela, laver son vêtement pour avoir accès à l’arbre de la vie, sachant que le désir d’avoir accès à l’arbre de la connaissance fait souvent perdre la tête.
Celui qui a soif d’avoir accès à l’arbre de la vie entend déjà l’invitation « viens ! » comme venant de la ville et lancée par l’étoile resplendissante du matin.
Celui qui entend recevra gratuitement.
Celui qui écrit le texte connaît l’arbre de la vie, voilà pourquoi il dit « viens Seigneur Jésus ».
Nous n’avons que le temps de surfer sur ce thème qui concerne pourtant la vie présente.
Si l’on considère maintenant le texte des Actes des Apôtres, nous avons des allusions au groupe des Sept et son rapport avec celui des Douze.
Nous avons aussi la figure d’Étienne comme modèle du martyr.
Dans l’évangile, je vais retenir le thème de la prière du Christ et celui de l’unité.
Les Douze, à ne pas confondre avec le groupe des Apôtres, car Paul était apôtre, mais pas membre des Douze.
Les Douze ont donc choisi sept hommes pour assurer le service des tables et des pauvres de la communauté.
Dans le groupe des Sept, il y a Étienne, Philippe et cinq autres.
Nous avons donc Étienne, la figure du martyr. Il y en a eu. Il en aura d’autres.
Le martyr se définit par au moins trois traits :
  • Il est sous la mouvance de l’Esprit Saint ;
  • Il donne sa vie à cause de sa foi ; c.-à-d. que son attachement au Christ dépasse son attachement à sa propre vie ; il ne recherche pas la mort, mais il ne recule pas ; il ne renonce pas au Christ.
  • Il demande à Dieu de pardonner à ses meurtriers. Ainsi, il ne laisse pas derrière lui des gens prisonniers de leur fardeau.
En ce sens, le martyr est aligné sur la manière du Christ ou sur la morale du Christ.
Quand on est rempli d’Esprit Saint comme ce fut le cas d’Étienne, alors on ne se contente pas de servir à table. L’Esprit vous amène à faire ce qu’il faut, prêcher y compris, soit la même chose que les Douze.
L’Esprit créé la mission et la conduit. Cela n’a rien à voir avec la lutte des places au sein de l’Église, ou la lutte pour les magistratures au sein de l’Église.
Dans l’évangile, il y a le thème de l’unité : « qu’ils soient un en nous ».
On peut comprendre le sens de la prière du Christ comme, « ceux qui sont en nous seront un ».
Ce qu’il est convenu d’appeler l’unité de l’Église n’est pas une unité politique ou diplomatique.
L’unité passe par le fait d’être soi-même en Dieu et, ce faisant, vous rejoignez tous ceux qui sont avec lui.
Sans être provocateur, je dirai que l’unité de l’Église n’est pas encore l’œcuménisme, en s’entendant sur le kérygme ou les fondamentaux de la foi, mais c’est être avec le Christ.
Dans la même logique, en descendant en vous-même, vous rejoignez toute l’humanité.
Si l’on n’est pas avec le Christ, alors le pardon que donne le martyr ne sera pas possible, car ce geste demande une puissance qui dépasse nos capacités.
L’autre thème de l’évangile, en lien avec le précédent, est la prière du Christ.
Nous devons, pour comprendre la nature de la prière, partir de la pratique du Christ.
Jésus prie le Père en temps normal.
Il prie pour Pierre après son reniement pour que sa foi ne défaille pas et qu’il puisse réconforter ses frères des Douze qui sont dans la désolation.
Il prie également pour celles et ceux qui le suivent et qui vont constituer l’Église.
Cela signifie que le Christ continue de prier pour l’Église, cela fait désormais partie de sa mission.
La prière est donc un mode de relation avec Dieu et avec les autres et une mode d’action qui a une efficacité d’ordre cosmologique.
L’espèce humaine est d’ailleurs une espèce qui prie, une espèce orante. Comme Dieu, nous prions ; en cela aussi réside la ressemblance.
Si une espèce extraterrestre nous demandait : qui êtes-vous ? Nous pourrions répondre, « nous sommes l’espèce qui prie dans et pour l’univers ».
Quand l’humanité cesse de prier, elle commence à dysfonctionner, car elle perd un élément de ses rouages.
En somme, l’humanité doit accepter sa nature, ce qu’elle est. L’Église est là pour le révéler. C’est une responsabilité et un honneur.
Roland Cazalis, compagnon jésuite
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