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Dimanche 8 Juin 2025 - Pentecôte, année C
Dans la lettre aux Romains, il est dit « c’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ».
La révélation que fait le Christ, à savoir, que Dieu est relation en lui-même, relation qu’il étend jusqu’à l’altérité, jusqu’au monde.
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Il se révèle aussi comme la porte de Dieu, comme le chemin vers Dieu, la parole de Dieu, le Verbe. Il est tout cela à la fois, et il l’a toujours été. Ce n’est pas seulement le fait de l’Incarnation.
Il nous révèle aussi la fonction de l’Esprit Saint ad extra comme on dit.
Nous connaissons déjà l’Esprit de Dieu dans le premier testament. Néanmoins, comme nous ne connaissions pas le Verbe, notre connaissance de l’Esprit était donc très incomplète, comme l’était notre connaissance de Dieu, autant qu’on puisse le connaître.
Dans le premier testament, l’Esprit était surtout lié aux prophètes. Mais désormais, celles et ceux qui accueillent dans leur cœur l’envoyé d’auprès de Dieu comme Seigneur, reçoivent le baptême d’en haut, le baptême de feu.
La scène que décrit Luc est exemplaire. Bien sûr, l’évangéliste insère le récit dans la continuité de la fête du don de la Loi sur le mont Sinaï. Mais en recevant le texte, on peut entendre autre chose.
L’Esprit Saint est l’accès à. Il donne accès à la parole de Dieu.
Les disciples sous sa mouvance parlent et les gens venant de toute la diaspora entendent les paroles dans leur propre langue. L’important est d’entendre ce qui est annoncé.
La parole de Dieu est annoncée à tous. La grâce de la parole tombe sur toute la population par la bouche de ceux qui ont reçu l’Esprit.
Pour saisir la portée de cette forme de communication, il faut inverser la direction de la parole pour en trouver un équivalent.
L’équivalent, le voici. Tous les humains qui se tournent vers Dieu le font dans leur propre langage et leur parole est entendue par Dieu.
Dieu parle Esprit Saint. C’est la langue qu’il parle. Et la parole est le Verbe. Voilà une image. Ainsi, Dieu est accordé au monde ; le monde est accordé à Dieu.
Quand nous laissons l’Esprit Saint prier en nous, alors notre parole est entendue.
Le Christ dit dans l’évangile que l’Esprit est l’avocat, celui qui prend notre défense face au mal.
Il est le merveilleux conseiller dans le chemin de la complexité de la vie.
Il est le discernement, l’aiguilleur, l’inspirateur dans les choix à faire pour avancer dans la vie bonne.
Il est la mémoire qui maintient vivante la parole du Christ.
Il est celui qui maintient dans la vérité. Les humains qui veulent rester dans la vérité et ne pas être trompés par ceux qui veulent étendre leur emprise sur les vulnérables aiment sa compagnie et la recherche.
Nous avons même un sacrement qui est l’onction de l’huile sainte que nous célébrons lors du baptême, le sacerdoce, l’épiscopat et avec les malades pour demander l’un ou l’autre charisme de l’Esprit que nous venons de mentionner.
Néanmoins, ce sacrement est très largement sous-utilisé. En effet, il y a tant d’occasions dans la vie où nous aurions besoin de lumière, de discernement, de paix intérieure, de faire des choix cruciaux, mais nous ne pensons pas à le demander.
Certaines personnes, sentant leur heure venir, demandent et reçoivent ce sacrement qui est la demande explicite de l’Esprit Saint, car c’est lui qui connaît le chemin où va la vie et en sa présence, personne ne peut se perdre.
« C’est l’Esprit Saint lui-même qui nous dit dans notre cœur que nous sommes enfants de Dieu », dit Paul aux Romains.
Cela signifie que cette conviction ne vient pas d’un savoir de la catéchèse ou de la théologie.
C’est l’Esprit lui-même, l’Esprit Saint en personne qui nous révèle notre identité et nous aide à l’accomplir tout au long de notre vie.
L’Esprit Saint habite notre intériorité. Lui seul est digne d’y demeurer, car il est la vérité.
Roland Cazalis, compagnon jésuite
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