Chaque jour, la Parole de Dieu vient éclairer notre chemin comme pour les pèlerins d’Emmaüs. Elle est l’une des quatre modalités de la manifestation de la présence du Seigneur avec nous, du Dieu-Emmanuel. Et, ce samedi, ce dimanche, en cette année 2023, la Parole de Dieu nous rappelle en ces quatre échos, celui de la première lecture issue du Lévitique, celui du psaume, celui de la lettre de Paul et celui de l’Evangile selon Saint Mathieu, elle nous rappelle une dimension essentielle de notre foi. Cette dimension concerne non pas le mystère de Dieu mais chacun de nous. Un rappel qui peut aider grandement chacun à vivre et à avancer dans sa vie, qui peut le soutenir. Ce qui est merveilleux, c’est que cela tombe juste avant notre entrée en carême et cela peut colorer notre manière d’y entrer. Cette bonne nouvelle nous rejoint également alors que les deux groupes de méditation chrétienne de la paroisse animent la célébration dominicale en nous introduisant à une manière profonde de prier, de laisser le Seigneur habiter en nous.
Alors qu’elle est donc cette bonne nouvelle qui nous est rappelé aujourd’hui et qui court pour nous les êtres humains depuis toujours jusqu’à maintenant ? C’est que nous sommes dignes de la relation avec le Seigneur. Et même plus, nous sommes toujours dignes de la relation avec lui. Rien ne peut nous rendre incapables de renouer avec lui, aussi loin aurons-nous pu pécher, aussi loin nous nous serons éloignés de lui, nous pourrons renouer avec lui. Notre dignité tient à ce que nous ne serons jamais exclusivement dépendants de ce que nous faisons, de ce que nous avons fait. Il y a, en nous, une liberté que personne, aucune situation, aucun acte ne peut empêcher, ne peut éteindre, aussi petite devient elle, elle subsiste. Elle nous est donnée et redonnée par Dieu sans cesse. Alors laissons retentir les échos des paroles entendues.
Oui nous sommes dignes quand, dans le livre des lévites, il est proclamé « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. » Notre sainteté tient à celle de Dieu et non pas à ce que nous faisons de bien ou de mal…
Oui nous sommes dignes, quand nous entendons le psaume nous redire : « Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie » Rien ne peut venir altérer notre cœur le plus profond… et la guérison est toujours possible, offerte, donnée.
Oui nous sommes dignes quand Paul nous le certifie : « vous êtes un sanctuaire de Dieu et l’Esprit de Dieu habite en vous », « le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous ». Le sanctuaire est toujours habité par l’Esprit de Dieu, revivifié par l’Esprit de Dieu, un esprit agissant.
Oui nous sommes dignes car Jésus nous intime l’ordre d’avancer à partir de notre cœur et non de la situation quand il nous conjure… « Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant, Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ». Au-delà de ce que nous subissons le ressort de la vie divine est en nous, toujours renaissant, nous rendant capables d’initiatives… même la plus modeste.
Oui nous sommes dignes.
Alors sachons recevoir pour nous-mêmes cette bonne nouvelle, sachons la laisser travailler en nous. Ne nous laissons pas enfermer. Croyons à la force de notre liberté toujours au-delà du péché, de la maladie, de la maltraitance, de l’abandon. Alors nous pourrons marcher humblement avec le Seigneur Jésus sur la terre des vivants.
Oui nous sommes dignes ! croyons-le ! croyons-le vraiment !