Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Veillée pascale 2025

Publié par Roland Cazalis, compagnon jésuite sur 19 Avril 2025, 12:07pm

Catégories : #Homélies, #homelie_cazalis, #homélie_cazalis, #Méditation

Dans le témoignage de Luc du relèvement du Christ, nous avons une sorte de contraste entre les personnes assises sur leur quant-à-soi et les personnes en mouvement, en recherche de la vérité de l’événement, en quête du mystère du Christ, en quête de Dieu.
Merci à l'auteur de cette image
Dans sa trajectoire, le Christ a été en butte à la contradiction avec des gens bien installés dans leur connaissance sur Dieu, mais pas forcément de leur connaissance de Dieu. Ce n’est pas la même chose.
La connaissance sur Dieu, c’est quand vous assignez Dieu à résidence, quand vous lui indiquez ce qu’il doit être, quand vous avez les commandes.
La connaissance de Dieu est une réalité vivante, déstabilisante parfois.
 
Le Christ fait donc face à quelque chose qui caractérise le monde vivant en son plus noble représentant, le monde vivant qui a la connaissance de l’amour. Autrement dit, l’amour fait une différence entre les êtres vivants.
Ce n’est pas l’intelligence ou la créativité qui fait vraiment la différence. Chacun est suffisamment intelligent et créatif dans son milieu ou son biotope.
Le Christ est confronté à la catégorie du mal que l’on appelle ‘péché’ sur le plan rhétorique (le blasphème) ou sur le plan de l’action (le sacrilège).
 
Sur le plan rhétorique, il s’agit de la confrontation avec le tentateur dans le désert, et sur un plan plus mineur, la confrontation avec des chefs religieux.
 
Sur le plan de l’action, c’est tout ce qui vise à le mettre à mort, soit de manière indirecte, via, par exemple le procès sauvage de la femme adultère, soit directement en se prenant à sa personne.
 
Par-là, le Christ est confronté à ce qui est la croix du monde vivant, le péché. Il était donc inéluctable que le Christ soit confronté à cette tare pour la désactiver en tant que réalité durable.
 
La désactivation du péché a un coût et elle ouvre au passage une perspective que l’on découvre avec l’expérience du tombeau vide.
 
L’expérience du tombeau vide est présentée comme une expérience de Dieu ; cette dernière a lieu en mouvement.
Dès que votre quête de Dieu cesse, dès que vous avez assigné Dieu à résidence, vous devenez intransigeant avec les surprises de Dieu ou les surprises de la vie.
Dans l’expérience de Dieu, on est d’abord mû, mis en mouvement par la parole du Christ et par sa présence, mais on n’a pas toujours conscience d’être déplacé de ses repères habituels.
 
Puis, vient l’effet de son absence. Alors, il nous envoie ses messagers pour nous rappeler sa parole et donc sa présence. À partir de là, on s’en rend compte, on re-connaît.
 
Sans la mise en mouvement, alors, la parole et les actes du Christ apparaissent comme déraisonnables, comme du délire. On ne les re-connaît pas.
 
La prévenance de ces femmes à l’égard du corps du Christ les met en route très tôt le matin et les fait entrer, les premières, dans le tombeau vide, c.-à-d. dans la vérité du mystère du Christ, le premier à s’être relevé d’entre les morts.
 
Dans le témoignage de Luc, Pierre se met en route en toute hâte et son expérience du tombeau vide confirme les paroles des femmes.
 
Pierre repart de là avec un trésor dans le cœur.
 
Ce trésor nous est formulé de la façon suivante : « il s’en alla, admirant en son âme, ce qui était arrivé »
Roland Cazalis, compagnon jésuite
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