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Frères et sœurs, l’Église nous fait entendre que le procès de Jésus a été une mascarade, et que sa mort a été une scène de torture… mais nous ne pleurons pas comme on le fait lors des funérailles. Pourquoi ?
La croix ! En la regardant, j’ai pensé à l’ingénieur grec Archimède qui disait « Donnez-moi un point fixe et un levier, et je soulèverai le monde ». S’il avait vécu 2 siècles plus tard et s’il avait été disciple de Jésus, Archimède aurait appris de Jésus où est le point fixe et où est le levier. Nous, nous avons appris que le point parfaitement fixe, c’est le Père et son amour fidèle, et que le levier qui soulève le monde au-dessus de ses bassesses, c’est l’amour du Fils sur la croix. A cause de la révélation de cette nouvelle nous ne pleurons pas !
La fidélité de Dieu se révèle invariable, constante, définitive, quand son fils préfère mourir plutôt que d’abandonner les pécheurs ; la fidélité de Dieu est vraiment le seul point fixe ; vous voyez s’effondrer les empires les plus puissants, mais vous voyez la croix toujours dressée. Les leviers dont les humains se servent pour faire bouger les gens sont parfois le mensonge, la peur, l’intimidation ; mais le levier dont Dieu se sert pour relever l’humanité, c’est l’amour sans limite qu’il offre aux gens trahis, aux victimes de faux témoignages, aux enfants, aux femmes et aux hommes battus même par des proches, assassinés, persécutés, torturés… qu’ils habitent Gaza, ou Kiev, qu’ils soient installés ou migrants, qu’ils souffrent dans leur corps ou dans leur cœur.
Celui qui actionne le levier de l’amour porte les difficultés d’autrui. C’est bien le levier que le Christ a utilisé le vendredi saint : l’immortel vivant n’avait pas en lui de quoi souffrir et mourir ; il a voulu prendre de nous ce qui nous fait souffrir et mourir. Et nous qui n’avions pas en nous de quoi vivre, il a voulu nous donner tout ce qui le fait vivre. Voyez cet admirable échange. Ce qui vient de nous, c’est par cela qu’il est mort ; ce qui vient de lui, c’est par cela que nous vivons !
Après avoir contemplé la croix, le point le plus fixe du monde, puissions-nous partir d’ici, avec la décision d’avoir pour repère fixe le mystère du vendredi saint…; et après avoir contemplé le levier dont Dieu se sert, puissions-nous prendre la décision d’utiliser le même levier : le don de nous-mêmes.
Nous allons communier avec tous les membres du corps du Christ en adressant nos demandes au Seigneur qui est le point fixe, Emmanuel, Dieu avec-nous, Dieu avec les souffrants. Et puis nous allons communier avec le Christ en vénérant sa croix, ce bois sur lequel Dieu a exposé son amour sans limite. Enfin nous allons communier avec le Seigneur en lui disant : puisque tu as pris de nous ce qui fait mourir, fais que nous recevions de toi la grâce qui rend victorieux de la mort.
père Louis Groslambert
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