En ce dimanche qui suit la fête de la Pentecôte, nous sommes au terme de la révélation de notre Dieu. Le Fils est venu et, avec son retour vers le Père, il a envoyé l’Esprit. L’annonce de la révélation, le saint Evangile, se répand, maintenant, dans le temps et dans l’espace, rejoignant tous les cœurs.
Mais, en plus de cette expansion, dans laquelle nous sommes nous aussi heureusement pris et impliqués, nous apparait le mouvement, en son entier, en toute sa profondeur, de la révélation de la Trinité. Nous percevons ce cheminement qui prend naissance dans la libéralité du cœur de Dieu, dans le cœur du Père. Nous réalisons aussi que notre réponse libre par la foi dans notre humble situation présente nous introduit pleinement dans la familiarité avec le Fils, le Père et l’Esprit. Nous pouvons véritablement communiquer avec eux, être avec eux.
Et nous découvrons encore que notre oui, notre pauvre oui humain qui est bien souvent incertain, ce « oui », il est porté, épousé par celui du Fils au Père. Notre obéissance consiste en vérité à entrer en relation d’amour avec les personnes de la Trinité. Ainsi, la relation d’amour qui existe entre elles, depuis toujours, s’ouvre à nous. Nous pouvons nous abandonner véritablement à elles parce qu’en leur sein elles ne cessent de s’abandonner les unes aux autres. Leur confiance éternelle autorise la nôtre. Nous découvrons combien nous sommes ainsi appelés à entrer encore plus dans la pauvreté de celui qui donne tout, le Père...
Et cela dessine pour chacun de nous un nouveau chemin de vie porté par l’Esprit : se donner totalement aux autres comme le Fils le fit en sa vie terrestre, comme le Fils continue à le faire, dans tous les actes sacramentels, liturgiques ou non, et, par cela, manifester nous aussi le mystère de la Trinité.
Et, pour cela, nous réalisons que nous avons sans cesse à recevoir ce qui nous est donné, à le rendre à celui que nous l’a donné. Nous sommes encouragés ainsi à savoir nous aussi donner et aussi demander, pour que la manière de vivre au sein de la Trinité habite toute l’humanité, toute la Création.
Aujourd’hui, réjouissons-nous du chemin parcouru, même s’il n’est pas achevé, reposons-nous dans cette contemplation, laissons notre reconnaissance se manifester simplement, filialement, totalement. Soyons dans la joie !
Oui Amen Alléluia !
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite
