Hier je demandais au Seigneur de me réjouir de la grâce qui suffit. Il m’a exaucé, hélas, la Parole de Dieu m’a laissé sec ! Je me suis dis que j’arrêterai de lui demander des grâces ! Car nous retrouvons la figure d’Élie, encensée par Ben Sira, presque trop. Heureusement il y a ce moment au Sinaï où Élie a essuyé des doux reproches de Dieu. Ça le rend plus proche. Trouver l’inspiration dans l’évangile ? « Ne rabâchez pas comme les païens », dit Jésus, mais nous revoilà avec une prière que nous pouvons vite rabâcher : « notre Père... ». Notre Père, il est le mien, il est le vôtre, celui de notre prochain, celui de qui se laisse appeler, envoyer. Ça devrait être un étonnement permanent. Et « remets-nous nos dettes, comme nous remettons leurs dettes à nos débiteurs », là il y a peut-être une haleine de vie à recevoir. Oser lui demander une remise de dettes, c’est fort, ça, non ? C’est peut-être la grâce que je vais lui demander. Quelles dettes ? A vrai dire, je ne sais pas. L’air qu’il me donne, les frères et sœurs qu’il me donne qui m’éveillent à la vie, le travail des uns et des autres qui nous offre une maison, un espace de respiration, une terre pour grandir et construire, une vie à aimer. Si ça se trouve, je n’ai que des dettes, aïe, aïe, aïe ! Alors il n’y a plus que don et pardon, pour avancer ! … Y a-t-il encore quelqu’un pour voir tes éclairs illuminer le monde, Seigneur ? Des voix de psalmistes, les nôtres peut-être, s’exclament : « Devant lui s’avance un feu, qui consume alentour ses ennemis. Quand ses éclairs illuminèrent le monde, la terre le vit et s’affola. A genoux devant lui, tous les dieux » !
Olivier de Framond, compagnon jésuite