Jésus est ce lépreux qui doit se cacher toujours plus loin pour se reposer un peu. Et tout le monde le cherche, même là où il se cache. Il n'a pas de lieu où reposer la tête, même en terre païenne...
Un malade, dans les évangiles, est souvent signe d'une relation malade. Entre la mère et sa fille il a pu se glisser quelque dysfonctionnement. La fille a pu inquiéter la mère, et l'inquiétude de la mère a pu enfermer la fille dans un tourment, on ne sait pas trop... Être parent n'est pas un métier facile !
Jésus semble excédé par cette intrusion. "Quand est-ce qu'ils vont me laisser tranquille ?" Est-ce cela qui se passe en lui ? En tout cas il ne fait pas dans la tendresse avec cette femme. Certains pourraient voir en Jésus un macho de plus ! Mais il semble que la résistance qu'offre Jésus à la syro-phénicienne soit salutaire. Car elle l'amène une relation de foi à celui qui lui résiste. Elle est poussée à sortir d'elle-même, à naître à une autre vie et par là, une autre relation à sa fille et au monde. "Oui Seigneur, les petits chiens mange les miettes qui sont sous la table" ! L'univers intérieur de notre chère Cananéenne a fait un saut. Alors Jésus peut dire : "à cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille".
Peut-être nous faut-il demander au Seigneur qu'il ne craigne pas de nous résister, avec la grâce de tenir dans l'humour, jusqu'à naitre à la foi ...
Olivier de Framond, compagnon jésuite
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