Elie ramène le cœur des pères vers les fils. Jésus tourne les fils vers le Père, notre Père, le Père de ces pères au cœur endurci, donc. Pouvoir dire ainsi "notre Père", c'est fort. Toi, moi, lui, elle, eux amis, et eux ennemis, eux migrants fuyant leur pays, et eux, gouvernants pouvant générer ces migrations, qui peut oser prier et crier "notre Père" ?!
"Votre Père sait ce dont vous avez besoin". Et moi, sais-je ce dont le Père a besoin ? Je ne peux l'accueillir que si je lui exprime les miens. Il a besoin d'être "père". Il aime donner, il aime recevoir nos libertés, il aime pardonner. Pardonner quand j'ignore un frère, une sœur, ou Dieu, dans ses besoins et désirs. Je l'ignore quand je ne lui prête aucun regard, aucune écoute, aucune compassion. Ou quand j'imagine que moi au moins je ne suis pas comme eux qui m'ignorent ! Ou quand je le réduis à des images pour le fuir et ne pas lui parler. Je l'ignore en ne l'impliquant pas dans un projet ou une entreprise, car j'ai décidé qu'il est à côté de la plaque. Tout cela se rencontre sur la terre de notre Dieu et Père. "Notre Père", donne-nous de t'aider à exister ! Comme Jésus aidait les petits à se relever en te disant leurs soifs avec foi, tu as soif de notre foi. Que nos lèvres te rendent grâce !
Olivier de Framond, compagnon jésuite