Le 2 février est un mixte de fêtes chrétienne et païenne. Au 4ème siècle à Jérusalem est instaurée la fête de la Présentation du Seigneur au Temple. Bien avant, les Romains fêtaient les Lupercales et d’autres, la Chandeleur, vers la mi-février. C’était juste avant les semailles d’hiver et aux flambeaux pour les Romains, aux chandelles pour les autres, les paysans marchaient en procession pour aider des semailles pures, sans maladies, d’un côté, et ramasser toute la farine restante qui ne tiendrait pas longtemps si on ne la consommait pas maintenant. D’où les crêpes, en forme de soleil, car c’était le début du retour du soleil après les longues nuits d’hiver. Les chrétiens ont lié la lumière à Syméon, la purification des semailles à celle de Marie et des cœurs, les crêpes à l’offrande du Seigneur, consacré au Temple. Ça dit quelque chose en tout cas des craintes et des attentes de notre humanité !
Présentation du Seigneur au Temple (2 février)
Quarante jours après Noël, ce jour vient interrompre le temps ordinaire pour rappeler l’Offrande de Dieu au monde. Elle passe par Marie sa mère et aussi par Joseph. Elle rencontre d’autres veilleurs, non plus des bergers, mais Syméon, « un homme juste et religieux », et Anne, une veuve qui a trouvé sens à sa vie. Ils sont des guetteurs de la Consolation d’Israël et aident ceux qui l’attendent !
Malachie l’évoque, le temps de la Purification précède celui de la consécration. Au début, la maternité entretien une relation quasi exclusive entre la mère et l’enfant. Et c’est bon. Et vient le temps de l’ouverture au monde. Pour Malachie et Luc, c’est le temps de la relation première au Seigneur, à celui que Jésus appellera son Père. Ouverture au monde, relation au Père, sont un seul et même acte. C’est aussi la fête de la Vie Religieuse. Elle consacre des hommes et des femmes qui viennent rappeler cette relation première de tout enfant au Père de la vie. Elle vient ouvrir le temps de l’après-maternité. C’est un grand Mystère, honnêtement… En fait ici il y a un consacré, Jésus, et ceux qui le présentent et l’annoncent, Marie, Joseph, Syméon, Anne, vous, nous, ceux qui attendent la Consolation du peuple de Dieu.
Il n’est pas de consécration à Dieu possible, pas d’ouverture au monde, sans ce temps de la Purification. C’est là que j’apprends à me détacher des liens premiers avec ce qui m’a enfanté. Ce temps trouve-t-il sa place en nous, aujourd’hui ? … L’enfant Jésus lui-même vient purifier sa terre, sa mère, les enfants de Dieu. Il peut alors devenir offrande qui révèlera les cœurs. Tous ne soutiendront pas sa venue. Mais maintenant ô Maître souverain …
Olivier de Framond, compagnon jésuite
Ml 3, 1-4 ou He 2, 14-18 ; Ps 23 (24), 7, 8, 9, 10 ; Lc 2, 22-40