Servir Dieu rend l’homme libre comme lui, dit un chant. Servir prend sa force, son sens, quand il est le fruit d’une liberté, quand c’est un choix, et non quelque chose que je subis. Le Fils de l’Homme choisit de servir, librement. Il choisit de se dessaisir de sa vie pour la donner. Ainsi il choisit de la recevoir. Il se reçoit comme un don, qui ne vit qu’en se partageant. Sinon on « sert l’Argent ».
La parole de Jésus est claire. Servir Dieu nous tourne du côté de la vie et du corps. Une vie est aidée, un corps retrouve sa dignité. En servant Dieu je laisse mon regard contempler le don de Dieu : « regardez les oiseaux du ciel, observez les lis des champs ». Nous servons Dieu quand nous voyons comment la vie est à l’œuvre en ce monde. Servir Dieu vient en me recevant comme un don : tu as du prix à ses yeux, « vous valez plus que tous ces oiseaux du ciel » … Servir l’Argent, c’est quand je me tourne vers la nourriture, le vêtement, tout ce dont j’ai peur de manquer. Il n’y a plus de don gracieux. Il vient peut-être de quoi manger et s’habiller, mais c’est dans le souci, le souci, le souci, et encore le souci ! Je n’existe plus, et je ne le vois pas.
Servir Dieu, la vie, le corps, le Don, choisir d’exister pour les autres, demande une seule chose : nous disposer à chercher le Royaume de Dieu et sa justice. A recevoir ce pour quoi nous sommes créés.
Olivier de Framond, compagnon jésuite