Nous sommes entre l’Epiphanie et le Baptême du Seigneur, dans le temps de Noël. Chaque évangile nous donne une attitude qui devait déjà s’exprimer par Jésus enfant nouveau-né. Hier, l’accueil dont est capable un bébé rend la personne capable d’aller à lui et de s’en sentir bien. C’est ce qu’éprouvèrent et firent Rois Mages et Bergers et plus tard tous les malades, exclus... « Ils venaient à lui et s’en trouvaient bien »
Aujourd’hui, c’est l’attitude de l’enfant qui ne voit rien d’impossible et attend la réponse de la situation même. Jésus a vécu un début de vie dans la précarité du voyage et ses parents lui ont assuré la subsistance, il a vécu sous la menace et a pu s’en sortir par la fuite en Egypte grâce à Joseph… Ici les gens, venus écouter Jésus, sont loin de tout, dans la nécessité, le soir, de se sustenter. Que cela ne tienne ! Donnons ce que nous avons, partageons les cinq pains et les deux poissons… Combien de bébés répondent de ce mouvement, donnant ce qu’ils ont présentement dans la main à celui qui n’a rien, habités qu’ils sont par la confiance.
La bonne nouvelle de cette manière de considérer les scènes évangéliques de cette semaine est double. C’est d’une part de découvrir que l’attitude de Jésus telle qu’elle s’exprime à son âge adulte je la vivais moi aussi enfant. Oui je réjouissais et accueillais mes hôtes qui s’en sentaient mieux. Oui je voulais partager ce que j’avais avec celui qui n’avait rien… C’est d’autre part que Jésus adulte continue à laisser parler en lui l’enfant. Dans sa relation au Père, cette dimension enfantine continue à vivre en lui.
Cela indique pour chacun de nous un chemin de vie en ces jours dans la contemplation de l’attitude de Jésus, dans l’inscription de cette attitude dans une manière d’être enfantine, dans la réappropriation personnelle de cette attitude, jadis vécue en moi. Jésus n’a-t-il pas dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. En ce début d’année laissons vivre en nous l’enfant ! Sachons nous confier à Dieu comme à un Père.
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite