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Qui donc a son chemin sur la mer, dans la tradition juive ? Dieu seul. On peut lire dans un Psaume ce verset adressé à Dieu : « Par la mer passait ton chemin, tes sentiers par les eaux profondes, et nul n’en connaît la trace » (Ps 77 [78], 20).
Les disciples sont bien malmenés. Jésus les oblige à le précéder en barque vers Bethsaïde. Ils ne savent pas comment il les rejoindra. Le vent est contraire. Il fait nuit. Les Juifs, qui ne sont pas des marins, ont peur et de la mer et de la nuit.
Et voici que, pour en rajouter, Jésus vient vers eux en marchant sur la mer. C’est un privilège divin. Ils commençaient à percevoir que Jésus est un maître, mais ils ne l’ont pas encore reconnu comme messie d’Israël, et Jésus semble jouir des privilèges de Dieu. Donc ce ne peut pas être lui ; c’est un fantôme.
Tout change lorsqu’il leur dit cette parole reprise par le pape Jean-Paul II : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » Un signe complémentaire vient accompagner cette parole : dès que Jésus monte dans la barque, le vent tombe.
Finalement, Jésus nous fait aussi peur par sa présence, lorsqu’elle se manifeste par des signes aussi forts que la Marche sur les eaux ou la Multiplication des pains, que par son absence : lorsque nous le cherchons, lorsque nous le prions et qu’il reste silencieux. Jésus nous déroute.
Laissons-nous étonner par ce Christ qui ne correspond jamais à l’image que nous nous faisons de lui. L’in - tranquillité fait partie de la foi chrétienne.
Père Michel Quesnel - RCF Radio
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