Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mc 4, 26-34 Règne de Dieu, grain de blé

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 26 Janvier 2024, 12:47pm

Catégories : #2015 Evangile piste de reflexion, #Homélies, #JLfabre, #Evangile_réflexion, #évangile commentaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 4,26-34.  

En ce temps là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin du blé plein l'épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque  le temps de la moisson est arrivé. »  
Il disait encore : « A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences du monde. Mais quand on l'a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »  
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l'entendre. Il ne leur disait rien sans paraboles, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Acclamons la Parole de Dieu

Une réalité mystérieuse s’annonce à chacun... 

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« Il en est du règne de Dieu comme... » L’image de la croissance du blé rend compte d’un aspect de cette réalité qui surgit, qui se manifeste... Une réalité qui nous dépasse, que nous percevons, dont nous percevons le développement mais qui nous excède, qui semble pour chacun posséder sa vie propre, le « Règne de Dieu »... Aussi, on ne peut dominer cette réalité mais on peut être en relations avec elle... C’est l’expérience qu’en fait Jésus. Il est celui qui, le premier, a semé et il voit maintenant pousser le Royaume comme par lui-même, la Parole libérée anime d’autres corps qui en sont façonnés et qui, eux-mêmes, propagent la bonne nouvelle... Cela peut avoir un aspect merveilleux, cela peut avoir un aspect effrayant, une telle énergie qui s’ordonne... Jusqu’où mènera cette croissance ? Le terme, quel peut-il être ? Il rend compte de cette réalité par cette image, mais une image dans sa dynamique propre peut porter à penser autre chose...

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« Car c'est le temps de la moisson » Dans la croissance de la semence, il voit aussi la nécessité du terme : la moisson. Cette annonce a donc une finalité, un terme, elle n’a pas de sens en elle-même. Il n’y a pas que l’espérance glorieuse du matin... viendra le soir. Il s’agit de finir. La finalité de cette annonce est l’amour partagé universellement, ce qui nécessite l’amour du Père par tous, la réconciliation, la reconnaissance, le passage sur un autre plan. La croissance ne peut s’opérer telle quelle. Cette dimension de la finalité acquise reviendra avec l’image de la graine de moutarde qui donne refuge aux « oiseaux du ciel » [remarquons qu’ils sont du « ciel », ils sont « autres » que les végétaux] qui n’ont pas d’autre finalité que de vivre librement, gracieusement en paix et de se réjouir... Mais Il voit aussi le terme pour Lui, le blé pousse pour être récolté et la croissance implique la moisson, comme son annonce de la Bonne Nouvelle l’amène vers un terme : la Passion... qui deviendra passage pour beaucoup.

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« Jésus leur annonçait la Parole » Nous comprenons cette situation de l’entre deux, le coup est parti, la promesse a été faite, la Parole a commencé son œuvre, nous en connaissons le terme mais il y a le passage, pour qu’elle s’effectue... Jésus depuis le début savait le chemin, il le donne à comprendre à ses compagnons, « dans la mesure où ils étaient capables de comprendre ». Nous aussi, en ce temps, nous sommes ses disciples, ses compagnons. Il nous offre de prendre son chemin, notre désir de paix, d’unité, de vie doit accepter de porter la faiblesse, l’imbécilité, la haine en nous et en l’autre, humblement... perdre notre vie pour qu’elle renaisse nouvelle en nous et en l’autre. D’une certaine manière, la liberté ne peut croître qu’en acceptant d’entrer en solidarité. Recevons cette promesse de vie, recevons le « oui » à la vie qu’elle porte, recevons aussi son « non » à la mort, disons notre « amen » en ce jour, si nous nous sentons de pouvoir devenir grains de blé offerts. Suivons humblement Notre Seigneur Jésus sur son chemin...

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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