Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Mt 10, 34 – 11, 1 : lundi, 15ème Semaine du Temps ordinaire, année B - 15 juillet 2024

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 14 Juillet 2024, 19:35pm

Catégories : #JLfabre, #2015 Evangile piste de reflexion, #Homélies

Je ne suis pas venu apporter la paix,
mais le glaive
Mt 10, 34- 11, 1 : En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ;
celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.
Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera.
Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.
Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste.
Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »
Lorsque Jésus eut terminé les instructions qu’il donnait à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer la Parole dans les villes du pays.

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Choisis la vie - Merci à l'auteur de cette photo

Cette parole du Seigneur à qui s’adresse-t-elle ? à tous ? à certains… prenons-la pour soi et cheminons avec… quelque soit le chemin de vie qui est le nôtre

Le Seigneur veut notre véritable bonheur. Sa parole peut aussi parfois nous sembler rude, à vrai dire que nous la mettrons en pratique. Nous découvrirons alors la vérité profonde du paradoxe. En perdant « un » nous gagnons « cent », parce qu’un changement véritable s’est opéré en nous. La vie véritable nous demande d’accepter la séparation de notre environnement, de cette enveloppe protectrice qui en fait nous empêche, à un certain moment, d’avancer, d’être… Nous avons, pour grandir, à savoir quitter, à savoir nous séparer. Cela est vrai à tous les âges, d’une manière sans cesse renouveler, pour l’enfant, l’adolescent, le jeune adulte, la personne mûre, la personne âgée, le vieillard… A chacun de savoir trouver, recevoir, accueillir cette pauvreté qui le rend libre, désirant… Les saints ne cessent de nous le manifester, un beau jour un désir de partir, de quitter… d’aller au large… désir qui jamais ne s’estompera, toujours reviendra en leurs existences, ainsi François-Xavier qui ira en Inde, puis au Japon et rebondira encore vers la Chine à la fin de sa vie, ainsi Ignace qui n’a eu de cesse d’être le Pèlerin même à Rome, enfermé dans sa petite chambre de Père Général.

Oui, malheureux l’homme, le groupe, la nation qui ont pris la suite du Seigneur et qui mettent leurs énergies à maintenir leurs cadres, leurs visions plutôt que de se laisser interroger, déplacer par l’autre qu'il rencontre. Aux uns, l’enfermement dans une vision unique, aux autres les effluves vivifiantes du grand large…

Lâcher ce que nous avons dans la main, c’est qui nous permet de la remplir d’une manière nouvelle… La séparation est aussi ce qui permet de recevoir à nouveau, d’accueillir… Par là, la nouveauté vient à moi au-delà de mes représentations, avec de nouvelles personnes, un nouveau cadre de vie, de nouvelles manières de faire, de dire… Et la vie profonde en moi, celle qui a vraiment valeur, se meut à nouveau, mon être me surprend… il réagit, il se manifeste dans son désir profond. La vie coule en moi à nouveau.

Osons le dire. Même dans les moments difficiles de notre vie à sa suite, lorsque nous croyons que tout s’effondre, disons-nous que peut-être, que surement, par là, une bénédiction vient nous rejoindre, que cette désinstallation est pour la vie aussi dure soit-elle… Notre Seigneur n’a eu de cesse d’aller, et d’aller encore au cours de sa vie apostolique. Il a quitté sa ville, sa mère, sa famille, de nombreuses personnes le lui reprochaient. Mais à travers cela de nouvelles rencontres, de nouvelles manières de dire, de faire ont pu voir le jour. N’ayons pas peur de faire comme lui, recevons avec espérance ce qui s’impose à nous et nous déplace… comme nous sommes, avec nos pauvretés, nos limites mais avec, au cœur, la confiance en sa bonté, cette bonté de Dieu qui veut pour chacune de ses créatures la croissance en Lui.

N’empêchons pas notre vie de devenir ! Elle est notre seul trésor… Donnons-lui de fructifier au centuple.

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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