Jardinier de Dieu

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Lc 9, 28b-36 : Entrer dans l’intimité du Seigneur - 2ème dimanche de Carême, année C

Publié par Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite sur 14 Mars 2025, 16:19pm

Catégories : #Homélies, #JLfabre, #Carême, #evangiles_piste_reflexion

Luc 9, 28b-36 
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »
Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Merci à l'auteur de cette image

Aujourd’hui, le Christ nous appelle à le connaître intimement.

 

Le Carême est à percevoir comme un battement de notre relation au Christ à recevoir pour se laisser déplacer, transformer, année après année. Le Carême, c'est aussi un choix de passages de l'évangile, fait par l'Eglise avec un tempo propre qui conduit comme à une interprétation musicale de la vie de Jésus pour la recevoir et la laisser travailler en nous. Aujourd'hui, après l'entrée en Carême, après la proposition d’attitudes à rechercher par les croyants, présentées dans la première semaine, nous entrons dans la considération de Jésus, de sa vie et de ce qu'il nous dit, par-là, de lui, de son Père, de nous…

 

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier».  Conduire l'autre en son propre lieu d'intimité, ce n'est pas rien. C'est lui manifester de la confiance, lui signifier aussi que l'on veut que la relation se poursuive, s'approfondisse... Jésus introduit là ses trois principaux disciples à la relation qu'il a avec son Père. Et par contrecoup nous aussi par la médiation de la page sacrée.

 

« Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée...». Une chose énorme a lieu, qui nous dépasse... Comment la recevoir ? Bouger, courir dans tous les sens comme le fait Pierre ? Il s'agit plutôt de laisser venir, de se laisser faire, de recevoir. Ce passage de la scène évangélique est une invitation, pour nous, à nous laisser toucher par la parole évangélique, à nous ouvrir à une transformation. Voilà comment nous pouvons entrer dans une connaissance renouvelée du Seigneur : prendre le temps de demeurer à le regarder, considérer, contempler, laisser vibrer en nous-même la trame du récit évangélique : ils montent, il prie, il est transfiguré, il reçoit des témoins, une nuée survient… je laisse le récit m’habiter…

 

« Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Jésus se livre mais il est aussi livré dans ses relations les plus intimes. C’est énorme. Un silence s’impose comme la seule première réponse à cette plongée dans l’intimité de Jésus. Celui qu'il aime, son Père, parle directement à ses disciples. Il s’adresse à eux, à nous « écoutez-le ! ». C'est une nouvelle phase du Carême dans laquelle nous entrons. Et nous n’avons plus qu’à le considérer : lui, « seul » en son existence humaine.

 

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite

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