Dimanche 16 mars 2025 - 2ème Dimanche de Carême, année C

Je me suis centré sur l’événement qui a lieu sur la montagne en présence des trois disciples, Pierre, Jacques et Jean. Je vais donc à l’essentiel autour de la personne du Christ.

Chez Luc, de même que Jésus prie lors de son baptême pour recevoir l’Esprit, ici aussi, il prie avant l’événement de la théophanie.

Il y a là, une relation constante, une manifestation de la Trinité étendue, qui va de la terre au ciel et du ciel à la terre.

Les trois disciples sont gratifiés d’un événement que les autres ne vivent pas.

Une lumière vient du Christ, de son intérieur. D’abord, elle apparaît sur son visage, puis sur ses vêtements, c.-à-d. sur ce que l’on voit.

Puisque cette lumière vient du dedans de lui, alors ses vêtements deviennent étincelants comme l’éclair.

Cette lumière est à peine soutenable. Elle éblouit.

On nous dit que les disciples deviennent lourds de sommeil.

Il ne s’agit pas du sommeil de la tentation, celui qui vous ramollit et vous empêche de résister et donc accentue votre possibilité de chute.

Ici, il s’agit du sommeil qui sert de rempart contre ce qui peut vous submerger, contre ce qui cause l’effroi.

Lors de cet événement, le Christ montre une réalité de Dieu, à savoir la Lumière. La lumière que nous connaissons, les photons, n’est qu’une figure de la Lumière qu’est Dieu.

De fait, certaines qualités nous parlent de la réalité qu’est Dieu, mais dont nous ne connaissons que les figures.

Ces figures font référence à la Vie, la Lumière, l’Amour, la Miséricorde.    

Voilà bien ce que suggère l’expression « Lumière née de la Lumière » dont nous avons une manifestation sur la montagne.

Les disciples peuvent à peine supporter l’intensité de cette Lumière, contrairement à Moïse et Élie qui sont maintenant aptes à voir la Lumière telle qu’elle est.

Lumière née de la Lumière ou l’Aimé, comme dit la voix dans la nuée, avant que Moïse et Élie ne passent de l’autre côté du temps.

Voici l’Aimé : écoutez-le, regardez-le !

Les disciples savent maintenant, car ils en ont l’expérience et cela change tout pour eux.

L’expérience était un peu effrayante ; il y avait de quoi.

Quant à nous, avec la distance, il s’agit plutôt de vivre une autre expérience d’Emmaüs, avec une fraction de cette lumière dans le cœur ou dans l’âme.

Roland Cazalis, compagnon jésuite

Gn 15, 5-12.17-18 ; Ps 26 (27), 1, 7-8, 9abcd, 13-14 ; Ph 3, 17 – 4, 1 ; Lc 9, 28b-36