Jésus n’est plus tout à fait un étranger. On l’invite chez soi, on lui demande, là, de voir s’il peut faire quelque chose pour la belle-mère de Simon qui est malade. Après ce qu’il a déjà provoqué comme guérison pour l’homme à la synagogue, c’est raisonnable. Jésus y consent, et permet que la belle-mère de Simon soit ainsi guérie. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Ainsi d’autres personnes viennent pour demander pour d’autres et, là encore, Jésus guérit largement les corps mais aussi les âmes, celles prises par des démons…
Comment imaginer la suite ? poursuivre sur la lancée ?… Une chose fait pourtant rupture, Jésus au petit matin se retire dans le désert. Même si l’évangile ne le dit pas cette fois-ci, Jésus y parle très certainement avec son Père. Il l’écoute comme il l’a fait il y a quelques temps au tout début de sa vie publique dans le désert où il a jeûné 40 jours. Les gens viennent à Lui, en lui demandant de poursuivre son travail, ils cherchent même à le « retenir ». Mais Jésus affirme sa propre volonté, explicitant sa mission reçue du Père : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. »
S’ébauchent ainsi les traits de la relation que Jésus désire bâtir avec chacun de nous : une relation de liberté. Chacun y dit son attente et s’ouvre à celle de l’autre. Une relation qui peut se prendre ou non dans la durée mais qui est toujours vraie. Jésus répond toujours à notre attente mais exprime aussi la sienne, habitée de la relation qu’il vit avec son Père. A travers cet échange entre lui et nous, surgit alors, en chacun de nous, une vraie liberté capable d’entrer elle aussi en relation avec le Père de Jésus, Notre Père.
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite