Durant ce temps de Noël, nous continuons à prendre le temps de contempler comment se comportent diverses personnes non plus devant l’annonce du surgissement de la nouveauté en leur vie mais devant la nouveauté qui s’impose à eux, à ce moment du basculement de l’histoire de l’humanité.
L‘occasion pour nous de mieux comprendre la manière dont nous nous situons devant le surgissement de la nouveauté en nos propres existences. Le maître mot de Noël n’est-il pas la naissance comme présence de l’un à l’autre, de Dieu à l’homme et de l’homme à Dieu ? Cette semaine considérons les bergers et découvrons aussi comment un collectif « organique » (une famille, des gens d’un même territoire...) peut se situer devant la nouveauté qui s’impose à lui.
Des bergers qui vivaient dehors Dans la nuit, loin de tous ceux qui sont chez eux en train de dormir, les personnes disponibles sont celles qui veillent en dehors de chez elles, dans la nature, pauvrement Dans leur manière d’être habituelle, les bergers sont doucement attentifs à tout ce qui peut surgir, le bon comme le mauvais. Une simple sollicitation peut les mette en mouvement. Ils sont vigilants.
Je considère les bergers et leur attitude de vie. Je me souviens de mon appartenance à un collectif en attente (famille, groupe d’amis...), pour une chose dont l’issue devrait être heureuse. Je me souviens de comment nous vivions, nous nous parlions, nous nous soutenions.
Le signe qui vous est donné Une parole est offerte à leur liberté, à leur capacité de jugement et d’action, une parole en lien avec l’histoire commune de tout le peuple, un signe. Les bergers échangent entre eux, et se mettent en mouvement pour recevoir ce qui leur est donné. La foi avant l’adoration dans la présence.
Je considère les bergers et leur attitude de vie. J’entends la promesse entre nous toujours agissante, appelante au-delà de sa réalisation concrète. Je comprends que ce qui compte plus que tout c’est bien la relation, le réseau de confiance qui cherche sans cesse à se constituer. Je rends grâce pour les bonnes choses qui arrivent mais surtout pour la fraternité qui grandit entre nous encore. Je rends grâce pour cette ouverture croissante à la vie en nous et entre nous.
Ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé Les bergers se sont déplacés, ils ont vu, ils ont contemplé. Ils ont été touchés. Et ils réalisent que ce don leur a été fait gratuitement et que ce don ne peut pas être que pour eux seuls. Ils décident alors de raconter simplement ce qui leur est arrivé, en veillant à mettre leurs interlocuteurs à égalité de recherche, touchés qu’ils sont par le respect vécu de leur propre liberté. Eux aussi, ils respectent, à leur tour, la liberté de leurs locuteurs. Même si la joie les conduit à glorifier Dieu par ailleurs.
Je considère les bergers et leur attitude de vie. Ce qui nous a été jadis donné, maintenant, je sens que cela m’aide pour inciter d’autres collectifs à faire de même. Je sens le sens qu’il y a à prendre l’initiative de proposer à d’autres cette démarche communautaire d’espérer. Je me sens membre actif d’un peuple qui espère.
A la fin de ce temps de prière, je fais mémoire du chemin des bergers qui laissent exister en eux l’espérance qui ne cesse de les porter et qui les conduit plus loin dans leur vie. Je présente au Seigneur ce que ce cheminement vécu par les bergers a réveillé en moi de ma propre existence. Je m’adresse à lui comme un ami parle à son ami. Je lui manifeste ma gratitude, je lui demande son aide pour vivre ainsi, ouvert à toute inspiration qui me déplace dans ma vie au sein de mes collectifs d’appartenance...
A partir de la contemplation de la figure des bergers, vous pourrez tirer profit de l'article d’Etienne Grieu: «le veilleur, un solitaire en communion » Christus N°268 | Octobre 2020 Quand nous veillons
Semaine après semaine, nous voyons la diversité des manières de s'ouvrir et de recevoir la nouveauté...
Dans cette dernière scène évangélique nous avons perçu quelque chose de l’attitude d’un collectif qui chemine pour recevoir et transmettre un don qui lui est fait. Pour aller plus loin l’article offert nous permet de percevoir comment nous pouvons mieux nous disposer à la rencontre de Dieu dans notre quotidien, à partir de notre propre manière d’être, comment cette veille solitaire nous met en communion avec les autres.
Bonne lecture, bonne méditation. Noël est là !
A la semaine prochaine avec les rois mages qui viennent adorer !
Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite