Jn 21, 20-25 Pour aborder le temps ordinaire « Toi, suis-moi ! »

C’est la fin du temps pascal, la fin de l’évangile de Saint Jean… beaucoup de choses ont été dites, vécues… mais celles-ci ont été retenues… signe que l’important en fait n’est pas tant l’écrit mais le lecteur et sa vie à venir.

Parmi tout ce qui a été dit, prêtons attention à cette simple phrase « Toi, suis-moi ». Elle aussi revient et est répétée comme juste avant :« pais mes brebis », « m’aimes tu »… signe qu’elle importe elle aussi. Cette phrase fait aussi écho, au tout début de l’évangile, à la réponse faite à André par Jésus « venez et voyez ».

« Toi suis moi » est une phrase porteuse de vie et qui peut guider notre entrée dans le temps ordinaire. Le temps ordinaire, c’est ce temps où nous sommes tout particulièrement à l’écoute de la manifestation du Seigneur dans notre quotidien, à la différence des temps de l’Avent, de Noël, du Carême et de Pâques qui sont là pour nous aider à mieux entrer dans le mystère de Dieu se révélant dans la vie de Jésus de Nazareth.

Alors cette phrase nous dit quatre choses, toutes ensemble…

« Toi » comme tu es, toi, ne te préoccupe pas des autres qui sont plus ou moins que toi, c’est toi qui comptes, toi à qui je m’adresse. Et encore plus : toi dans ta situation présente, là où tu te trouves dans ton dynamisme de vie ou dans ta faiblesse, dans tes difficultés ou tes succès… c’est là où je t’appelle toi… mon ami, mon frère…

« Suis » la vie a un sens, une orientation, une finalité et moi Jésus qui te parle je marche vers cette finalité, cette rencontre, cette promesse… je suis aussi comme toi en mouvement, en déplacement… je l’ai dit et te le répète « Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; maintenant, je quitte le monde, et je pars vers le Père »

« Moi » Et ce que je te dis, c’est que tu peux prendre appui sur ma manière d’être, de vivre, de me situer… mes actions, mes paroles, mon être eucharistique, mes frères et mes sœurs sont là pour t’aider à entrer vraiment dans la promesse… C’est la promesse exprimée dans le quatrième couplet du chant « pour que l’homme soit un fils à son image »

« Toi suis moi » nous sommes tous reconnus et appelés à nous aider les uns les autres dans le grand mouvement vers Celui qui nous a créé, appelé à l’existence. Nous pouvons quitter pour aller, riches de cette promesse, revivifiée par ce temps passé de contemplation, découvrir alors combien notre propre présent aussi nous fait signe. Bon temps quotidien à chacun de vous. Il est là qui nous y attend chacun. Oui, Amen, Alléluia !

Jean-Luc Fabre, compagnon jésuite