Jésus ressuscité a donné rendez-vous à ses disciples en Galilée. La Galilée, c’est le lieu des commencements, où les apôtres ont été appelés, où Jésus a guéri, enseigné, a fait du bien, a parlé du Royaume des Cieux. La Galilée, c’est la périphérie par rapport à la Judée et à la capitale Jérusalem, c’est la Galilée des nations où se côtoient plusieurs croyances, des gens d’origine variée. La Galilée, c’est le monde varié et multiculturel d’aujourd’hui. C’est depuis la Galilée que sont envoyés les disciples dans le monde entier, pour faire d’autres disciples et les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est comme si l’évangile allait être multiplié ou démultiplié : ce qu’a fait Jésus dans une petit territoire va se réaliser dans un territoire illimité, avec la présence de Jésus, même invisible. Il n’y a plus de limites dans l’espace ni dans le temps puisque Jésus promet d’être avec eux, avec nous, jusqu’à la fin du monde.
Les disciples se prosternent devant Jésus, ce qui est nouveau chez eux. C’est une façon d’exprimer leur foi en Jésus Fils de Dieu, même si certains doutent encore. Le doute n’est pas interdit dans la foi, cela fait partie de la recherche. Jésus s’approche d’eux, il ne veut pas qu’il y ait une distance avec eux, il veut se faire toujours plus proche de nous. Et Jésus envoie ses disciples en mission comme il nous envoie. Il compte sur nous pour enseigner les commandements qu’il nous a lui-même enseignés. Ce sont les commandements de l’amour, aimer Dieu de tout son cœur, aimer son prochain comme soi-même. Et faire des disciples, baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, c’est-à-dire au nom de la Sainte Trinité. Etre baptisé, c’est entrer dans la Trinité, et c’est cela qui est un peu vertigineux. Ce n’est pas qu’un enseignement moral que nous avons à recevoir et à transmettre, c’est une identité. Celle d’enfants de Dieu. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous prennent avec eux, nous donnent une part d’eux-mêmes, une part de Dieu !
St Paul nous le dit aussi : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit, ceux-là sont fils (ou filles) de Dieu. L’Esprit-Saint nous fait nous adresser au Père en l’appelant « Abba », « Papa », comme Jésus. Nous sommes de plain-pied avec Jésus ! D’ailleurs, il nous appelle ses amis, ses frères. St Paul nous dit aussi que si nous sommes enfants de Dieu, nous sommes aussi ses héritiers ! Etre héritier de Dieu, c’est une richesse et c’est aussi une responsabilité. C’est l’héritage de la promesse et du Royaume des Cieux. C’est le Royaume de l’amour dont il faut prendre grand soin. St Paul nous prévient encore que nous pouvons souffrir, comme Jésus, à cause du Royaume, en ayant une vie donnée comme lui. Mais c’est la promesse du bonheur qui l’emporte. Celle qui avait déjà été faite au peuple du temps de Moïse, que nous avons entendue en première lecture : Bonheur et longue vie sur la terre que nous donne le Seigneur notre Dieu tous les jours.
Ce bonheur de croire en un Dieu d’amour, Père, Fils et Esprit-Saint, sachons le communiquer en redisant toujours dans notre prière comme le psalmiste : « Que ton amour Seigneur soit sur nous, comme notre espoir est en toi ».
Jean-Christophe Cabanis, curé de la paroisse de Colomiers
Dt 4, 32-34.39-40 ; Ps 32 (33), 4-5, 6.9, 18-19, 20.22 ; Rm 8, 14-17 ; Mt 28, 16-20