Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Dimanche de la Miséricorde – « A qui vous remettrez les péchés, ils seront remis … »

Publié par Olivier de Framond, compagnon jésuite sur 9 Avril 2021, 16:45pm

Catégories : #2017_framond

Le Ressuscité donne la paix, il donne la joie. Il donne du souffle, le Souffle. Il est un peu casse-pied car il envoie ses amis au turf. Mais il n’est pas pressé : ça attendra la Pentecôte. Ouf, toujours ça de gagné. Il n’est pas très éduqué, le Ressuscité : il entre sans frapper, même quand tout est verrouillé. Car c’est le compagnon, l’ami de toujours, l’ami éternel. On n’a plus à s’embarrasser de nos 1000 codes de conduite protecteurs. Une Paix l’habite, contagieuse. Nos verrous défensifs se refermeront aussitôt après, pas grave, il reviendra. Un jour, les verrous lâcheront. « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez les péchés, ils seront remis. A qui vous les maintiendrez, ils seront maintenus ». Zut, ça existe encore, les péchés ! Il ne les a pas mis au panier ! Et non, mais il donne à ses amis les clés du Ciel, celles qui ouvrent les cœurs, celles qui libèrent la Parole, celles qui envoient aux pécheurs justement, nous, afin qu’ils connaissent la vraie Joie. Car le péché l’étouffe et l’emprisonne dans des verrous invisibles, plus costauds que ceux de la maison des apôtres.

Le péché, ce n’est pas la faute. C’est une disposition intérieure pas tournée vers la vie, la parole, le chemin, la vérité. C’est quand je me suffis à moi-même et n’ai besoin de personne. Maintenez les péchés, qu’il nous dit, le Ressuscité, est-ce pour montrer que c’est nous les plus forts ? Sûrement pas ; c’est même l’inverse. Vous m’avez renié, trahi, fui, abandonné, moi le Chemin, la Vérité, la Vie, … et regardez, vous m’accueillez, avec mes plaies. Un ciel s’ouvre à vous, vous le pressentez. Une vie repart, vous le sentez. C’est à cela que l’Esprit vous envoie. Le Ressuscité n’enlève pas tout, oui, mais il vous donne les clés du Ciel. Il vous met devant le combat de toujours, le seul en fait : celui du seul choix à poser dans la vie, recevoir la vie ou l’accaparer. Le « monde » l’accapare. Le Christ ne fait qu’une chose : nous donner de recevoir la vie. Ça, le monde ne le fait pas. Recevoir la vie, c’est plus qu’obéir à une morale ou des pratiques, passer partout pour l’aspersion, encenser trois fois plutôt qu’une, faire la procession comme ceci et pas comme cela. De cela le Christ est mort. Les premiers disciples recevaient la vie. Rien n’était leur propriété, c’est pour ça qu’ils avaient tout en commun et aucun n’était dans l’indigence ! Recevons la Vie …

Olivier de Framond, compagnon jésuite

Ac 4, 32-35 ; Ps 117 (118), 2-4, 16ab-18, 22-24 ; 1 Jn 5, 1-6 ; Jn 20, 19-31

 

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