Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Corpus Christi 2017

Publié par Père Roland Cazalis sur 18 Juin 2017, 17:41pm

Catégories : #homelie_cazalis, #Eucharistie - Mystère

« L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur ».
Jésus a repris cette phrase du deutéronome lors de la tentation au désert.
Puis, il dit, je suis le pain vivant, le pain qui fait vivre.
Je suis ce qui sort de la bouche du Seigneur, c’est pourquoi on l’appelle le Verbe.
 
Je l’ai déjà souligné, la parole est eucharistique, elle nous nourrit, elle entre dans notre corps et dans notre âme, on connaît sa saveur, comme quand on goute un bon vin, ou quand on goute un met succulent.
 
La parole de Dieu peut  avoir le même effet, et on conserve sa saveur, sa longueur en bouche comme on dit pour un bon vin, quand on en fait  la dégustation.
 
On réalise que c’est surtout le vin qui suggère ce qu’est la parole, à cause de l’immédiateté de sa puissance, l’effet qu’il fait. Le pain ayant cette puissance est plus difficile à trouver.
 
Jésus utilise cette métaphore concrète de pain, cet aliment symbolique de l’époque, et pratiquement dans toutes les cultures, le pain est parfois des tortillas de maïs, de haricot, de soja ou un protéagineux quelconque.
Il y a même la cassave de manioc qui y fait fonction pour déroger à la règle des protéagineux.
 
Corpus Christi est une fête populaire de l’eucharistie, l’eucharistie appropriée par le peuple, contrairement à la fête de l’eucharistie du jeudi saint, où les prêtres sont entre eux et donnent l’impression de faire leur truc entre eux.
 
Cette fête populaire de l’eucharistie, tel qu’elle existe encore ailleurs et même dans le sud de l’Espagne, où le peuple se réjouit, c’est une réalité concrète. Il y a même un concours de la plus belle décoration, puisque c’est dans la rue et toutes les générations sont présentes.
Cette fête suggère le projet de Dieu qui veut être avec son peuple, qui veut se réjouir avec son peuple, c’est cela l’eucharistie, et donne un avant-goût de ce qu’est vivre de la même vie que Dieu, de vivre la communion.
 
C’est ce que l’on peut expérimenter, ce que l’on peut éprouver dans certaines fêtes de famille, quand on est à table et que l’on a au préalable déposé les armes avant d’entrer dans la maison.
Là, on ne fait pas de théologie, on est dans l’union, on est dans la communion, on est dans la vie même. La question des générations ne se pose pas. Les convives s’agglutinent par les thèmes de conversation du moment.
On a besoin de ces moments ensemble, pour se restaurer, pour se refaire, avant de se disperser à nouveau, sachant que l’année prochaine, on pourra à nouveau vivre ce temps de relai, cette halte salutaire.
On voit donc bien le lien entre eucharistie et communauté.
 
Aujourd’hui, on s’interroge sur la jeune génération. Pour atteindre la jeune génération, probablement, il faudrait que l’eucharistie se déplace là où les gens font déjà communauté.
L’eucharistie va probablement transformer cette communauté et provoquer des résistances, car tous ne sont pas intéressés à cette vie-là.
Mais, on ne commencera certainement pas par l’eucharistie, et sur ce point, il faudrait certainement inverser le schéma classique de l’adhésion à la communauté, celle qui est toujours préconisée par le chantier paroissial.
 
Avant et jusqu’à maintenant, celui qui veut intégrer la communauté chrétienne doit commencer par le croire, avoir la foi.
Ce croire  conduit à un comportement, c.-à-d. l’acceptation d’une éthique, et cette dernière permettait enfin d’appartenir à la communauté chrétienne.
En inversant le processus, on commencerait par appartenir à la communauté, puis on passerait à l’agir ensemble, faire des choses ensemble et dans un certain esprit, puis on finirait par le croire, si jamais le croire était donné au sujet.
 
En tout cas, voilà un schéma que propose un théologien américain qui est préoccupé de la montée galopante de la sécularisation chez les jeunes gens aux USA.
Je pense que ce sont des propos qui peuvent donner à penser.
Cela nous ramène une fois de plus à la communauté.
 
« Je suis le pain vivant, le pain qui fait vivre ».
« Je suis ce qui sort de la bouche du Seigneur »
 
Je crois que cette définition en forme d’exhortation peut atteindre n’importe qui.
Amen
Père Roland Cazalis
 

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