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Consolez mon peuple ! - Mardi, 2e semaine de l'Avent
Livre d'Isaïe 40,1-11.
Psaume 96(95),1-2a.3a.10ac.11-12a.12b-13ab.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 18,12-14.
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La vie d’exil, c’est rude. On n’a plus de « chez-soi ». On est dans la survie. Il a fallu partir, ou rester mais en situation dominée. Il faut repartir à zéro. Les portes ont disparu, qui nous donnaient une vie active, un métier, une reconnaissance, un entourage porteur, des relations, des lieux et temps pour se poser, fêter, célébrer, se ressourcer, partager. Isaïe y voit un crime commis, à expier, des terres arides, des ravins, des montagnes qui barrent la route à notre source : le Seigneur. L’exil éprouvé devient pour un « petit reste » le ressort d’une attente impensable.
C’est là, dans l’épreuve de l’aridité et des vies amères, qu’il trouve cette parole étonnante : « consolez, consolez mon peuple » ! Voix d’un « petit reste » encore relié à la source, même en terre d’exil. « Il vient ! Il vient comme un berger ! Il porte ses agneaux sur son cœur ». Il trouve encore la force de vivre du berger qui l’avait mené où ruisselle le miel, et qui demeure, on ne sait comment. Il va jusqu’à porter une bonne nouvelle à une terre, hier bénie, aujourd’hui terre d’exil, desséchée. « Voici votre Dieu » !
L’Avent nous dévoile le peuple de Dieu, un troupeau épars tant qu’il ne se laisse pas regarder et appeler par son berger. Peuple de celles et ceux qui ont soif et faim de la joie d’un même berger. L’Avent dévoile qui sont nos frères, qui sont nos sœurs, qui sont nos mères ! Des brebis exilées, et des frères et sœurs qui ne sont peut-être même pas aperçus que leur berger est parti à la recherche des égarées. Reconnaître mes terres arides et les montagnes qui obstruent ma relation à Dieu et à l’amour dont il aime son peuple.
Père Olivier de Framond
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