Notre rejeton trouvera-t-il des cœurs de pierre prêts à goûter le cadeau de Noël
qui les transformera en cœurs de chair ?
Merci à l'auteur de cette belle photo.
L’Avent est ce temps pour préparer au plus beau – et introuvable – cadeau qui soit : la conversion du cœur ! Le cadeau de Noël est là, nous le côtoyons sans arrêt, pas dans les vitrines. Convertir mes attentes, convertir ma relation au monde, mon essentiel, c’est le cadeau que Dieu a à offrir, le seul, même s’il n’attire pas. J’attends peut-être un président enfin bien, et le Seigneur m’invite à le trouver en moi, en nous, d’abord, berger qui guide notre route vers Dieu, la vraie vie. Il rassemblera le loup et l’agneau, le mariage pour tous et la manif pour tous et bien d’autres impossibles. Pour accueillir un tel cadeau, il faut d’abord déblayer pas mal ! Préparez le chemin du Seigneur. Ce qui aide une conversion en nos terres confuses, parfois peu respirables, c’est quoi ?… Accueille-le et va, nous dit l’Avent. Il ouvrira le regard à ce qui ne se voit pas, l’attention, à ce qui ne se remarque pas, l’ouïe, à ce qui ne s’entend pas : un rejeton qui va sortir de ses racines !
Il y a plein d’arbres, d’arbustes, des gros, des costauds, des beaux, des piquants, et c’est un rejeton, qui sort d’une souche, et même de plus bas, de ses racines, c’est cela que j’ai à regarder et recevoir ! C’est déjà une drôle première conversion ! Et j’aurai peut-être à m’entendre appeler « engeance de vipères » avant de tomber sur ce rejeton. Alléchant, non ? Dieu ne fait pas dans « le social » car il aime trop ses enfants. Il préfère révéler les cœurs, de peur qu’ils passent à côté de l’essentiel : la conversion du regard sur le monde, sur les humains, sur soi-même, sur Dieu, sur l’Eglise, etc. ! Dieu de la persévérance et du réconfort, Il invite à sortir d’ambitions tournées vers soi, réelles ou masquées, pour entrer dans la relation vivante à ce qui m’entoure, jusqu’au tout-petit.
Sommes-nous des pierres ? Le Seigneur en fera des enfants d’Abraham ! Ce sont des pierres, des pécheurs, que Dieu vient appeler. Des pierres se laissent toucher, pas des fuyards qui hésitent entre le cadeau de Dieu et ceux du monde de vipères, monde d’apparence. Ces pierres ont à recevoir un baptême, dans un désert. Un mangeur de sauterelles est là pour les y préparer. Jean-Baptiste sait vers qui les orienter, il ne sait pas qui est ce rejeton qui baptisera dans l’Esprit et le feu. L’Esprit, le feu, l’Avent prépare un feu de braises. Il prendra si les bûches se laissent saisir par lui, et se rapprochent d’autres à qui transmettre son feu. Notre rejeton trouvera-t-il des cœurs de pierre prêts à goûter le cadeau de Noël qui les transformera en cœurs de chair ?
Père Olivier de Framond