Jardinier de Dieu

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Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Où est l'avenir ultime ?

Publié par Jardinier de Dieu sur 22 Mars 2012, 10:14am

Catégories : #Miettes ignaciennes

Fleur 3

Lorsque dans l'ultime contemplation, « pour parvenir à l'amour », Ignace invite à

« regarder comment Dieu habite dans les créatures, […],

comment il travaille et œuvre pour moi dans toutes les choses créées sur la face de la terre,

[…et] et comment tous les biens et tous les dons descendent d'en haut (55) »,

n'est-ce pas que le regard,

longuement travaillé de s'être posé sur le Christ,

l'éternel Seigneur entré dans le monde,

aspire désormais à se poser sur toute chose

« comme s'il voyait l'invisible » ?

Il n'y a plus alors qu'à se laisser gagner par l'amour et le service.

Point n'est besoin d'imaginer l'au-delà ni de chercher à s'y projeter artificiellement.

Il suffit d'entendre son appel à vivre l'ici-bas, dans la rencontre, qui, elle, n'a pas de fin. Comme l'écrivait Henri BOURGEOIS, « ce qui concerne l'au-delà ne peut avoir de sens concret que si cela veut dire quelque chose pour l'expérience actuelle (56). »

Où est l'avenir ultime ? Il est remis, dans l'offrande qui, pratiquement au même rythme que la présence de la « cour céleste », scande le chemin.

La discrétion ignatienne n'a-t-elle pas en définitive rendu force et santé à l'eschatologie en la réorientant vers le Christ et un autre regard sur le monde ?

Comme le rappelait Joseph RATZINGER,

c'est du regard fixé sur le Christ,

« de la force de cette tension que dépendent le sens et la vigueur de l'eschatologie, et non de l'intensité des attentes temporelles de la fin du monde ou de son bouleversement (57). »

La véritable eschatologie, ce n'est pas celle qui détourne de la fragilité, des douleurs et des combats de l'ici-bas, mais celle qui y renvoie et donne de vivre l'ici-bas comme le lieu décisif de la promesse d'éternité. Et elle est relationnelle.

Tout ce que nous pouvons alors reconnaître et croire, c'est que « l'homme est fait pour plus qu'il ne voit (58) », comme l'écrivait Adolphe GESCHE. Et que ce « plus » est en même temps un « avec tous » et avec tout l'univers.

Sylvie Robert, Sœur Auxiliatrice "L'urgence de l'Heure dans les Exercices"

 

(55) Exercices Spirituels N° 235, 236, 237.

(56) L'espérance maintenant et toujours, Paris, 1985, p. 232.

(57) Ibidem, p. 23.

(58) La Destinée, Paris, 1995, p. 54

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