Nous sommes pris sous des flux multiples et incessants d’informations... sachons les entendre, les distinguer, les hiérachiser !
Avec la crise économique, les suicides provoqués par le stress au travail augmentent. De même, le nombre de foyers qui ne peuvent pas payer leur consommation électrique augmente. Voilà quelques unes des information moroses diffusées par la radio, ce midi. En plus, la couleur rose de notre ville de Toulouse est devenue « écarlate » après la fusillade du lundi 19 mars.
Une autre actualité, celle de l’arrivée du printemps. Aujourd’hui, c’est le 2ième jour du "beau temps". Toute la journée d’hier, Toulouse a été ensoleillé. La cloche de la basilique St Sernin sonne … fait penser à son premier évêque qui mourut martyr traîné par un taureau. Toulouse, ville accueillante, ouverte n’accepte pas l’acte raciste, xénophobe. La couleur des toitures, des briques de la ville rappelle toujours que la vie est en rose envers et contre tout. Plusieurs fois dans l'histoire, le mal a frappé cette ville, mais face aux actes barbares, odieux, les toulousains restent debout. Depuis le troisième siècle (martyre de St Saturnin) à nos jours, la vie dans cette ville a continué et n’a cessé de renaître.
Regardons les végétaux au bord des routes ou dans les grands jardins de la ville : la nature se réveille. Tout est en train de changer. Une nouvelle vie revient … Les arbres fruitiers commencent à avoir pleins de bourgeons qui grossissent. L’éclosion des fleurs du printemps égaye nos regards. Les jacinthes embellissent la vie avec leurs couleurs ravissantes.
Dans les coins d’ombre, ou au pied de grandes arbres poussent les violettes sauvages, la fleur emblématique de la ville rose. En ce moment, il n’y a pas encore trop de narcisses pour nous accueillir avec leur « trompette ». Dans les pelouses desséchées par le froid de l’hiver, il y a de petites marguerites qui « sourient » au soleil, ainsi que des « étoiles jaunes » que les jardiniers n'aiment pas du tout. C’est le pissenlit. Il fleurit dès le début de printemps jusqu’à la fin de l’automne. Son adaptabilité est très grande. On l’appelle aussi la « dent-de-lion ». Est-il donc si méchant ?… Ce nom veut parler de sa résistance et de sa capacité à se propager. Car il peut pousser n’importe où. Une faille dans le goudron du trottoir ou dans le béton d’un mur permet au pissenlit de puiser sa substance et de « vivre ». Et il se répand facilement. La force, la puissance de vivre du pissenlit, sa vivacité ne peuvent-elles pas nous faire réfléchir en ce moment de crise ?
Alors, aux premiers jour du printemps, en observant le retour des espèces végétales en ville, ne pensez-vous pas que cette vie vaille la peine d’être défendue, protégée, aimée ? Ces végétaux se réveillent tous ensemble sous le soleil pour nous. Et nous, chrétiens, ne devons nous pas devenir aussi des êtres pleinement vivants pour nos concitoyens ? Construisons, sans arrêt, cette vie de fraternité.
Pourquoi devons-nous attendre des secousses causées par la barbarie pour devenir plus solidaires ? Notre Seigneur Jésus ne nous a-t-il pas dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous aime » ? Cet amour n’est pas tout doux comme certaines personnes le pensent. Il est plus fort que la mort. Il l’a affrontée, il l’a traversée, il l’a vaincue. Cet amour suppose courage, force pour aller vers la vérité afin de poser des actes authentiques dans la construction de la justice et de la paix. Il est notre vraie actualité. Entendons son appel. Aimons !
Jardinier de Dieu
Un album des premières fleurs du printemps est à votre disposition