Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,33-37.
En ce temps là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C'est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s'il arrive à l'improviste, il ne faudrait pas qu'il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
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Ce dimanche, nous entrons dans la nouvelle année liturgique. Nous avons quitté Saint Matthieu et nous retrouvons Saint Marc avec lequel nous allons maintenant cheminer. Mais la tonalité des passages d'Evangile est toujours la même : celle de la veille, celle de notre situation présente. Pourquoi cela ? Pouvons-nous le comprendre ? A vrai dire, la rencontre avec la Parole de Dieu pour nous commence toujours à partir de la considération de notre situation présente et cette Parole nous ramène toujours à notre situation présente. Il est donc normal que la liturgie au terme d'un cycle annuel nous ramène à notre situation présente, de disciple en recherche, et qu'au début d'un nouveau cycle elle nous fasse partir de cette même situation présente, celui qui cherche à avancer. La Parole de Dieu ne nous fait jamais quitter notre situation présente mais nous appelle, nous donne de la vivre autrement, riche dune ouverture vers plus d'éléments que nous le ferions si nous étions seuls, sans elle... La Parole de Dieu enrichit la vision de notre quotidien...
Alors comment veiller ? Peut-être faut-il ne jamais penser que le tout apparent correspond au réel intégral. A Cracovie, une tradition toujours vivante rappelle tous les jours combien la vigilance importe pour déchirer le film de la quotidienneté et laisser apparaître le réel... « Jadis, chaque matin et soir, un vigile jouait de la trompette pour donner aux habitants le signal de l'ouverture et de la fermeture des portes de la ville. Il montait également la garde pour les prévenir de dangers éventuels. En 1241, les Tartares étaient parvenus aux alentours de la ville. Le sonneur de trompette aperçut l'ennemi du haut de la tour Hejna?owa (en polonais hejna?signifie la fanfare jouée de la trompette) et prévint à temps les habitants, qui purent ainsi fermer les portes de la ville. Cependant, avant que le vigile eut terminé de jouer son signal, une flèche tartare lui transperça la gorge. Pour commémorer cet événement, la mélodie s'arrête toujours au moment où le brave sonneur l'a interrompue il y a des siècles. Le signal est joué toutes les heures depuis par les pompiers de la ville
Ainsi, le réel du quotidien de la ville se laisse réveiller par cette mélodie interrompue, comme le font aussi les cloches qui nous tirent de notre besogne...
A chacun de nous d'inventer cette manière rituelle pour savoir rester en éveil... le psaume 94 propose encore un autre rituel qui se brise dans un appel. Là sur un fond liturgique, où certains appellent : « venez », « venez, entrez, inclinez vous » et d'autres répondent : « crions de joie, acclamons... allons », « adorons » en entrant dans le temple, forts de la mémoire de tout ce qui a été vécu dans l'histoire, le Rocher d'Israël, et au-delà dans le simple fait de recevoir la vie de son Créateur, qui a pétri les terres, retentit comme un éclair, un coup de fouet l'appel à l'écoute véritable... « Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ? »
A chacun d'inventer son rituel pour être à l'écoute de Celui qui ne cesse de venir, de chercher à entrer en relation avec chacun de nous. Bonne entrée en Avent à chacun de vous.
Psaume PSAUME 94(hébreu 95)
Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
1 Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
2 Allons jusqu'à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
3 0ui, le grand Dieu, c'est le Seigneur,
le grand roi au-dessus de tous les dieux :
4 il tient en main les profondeurs de la terre,
et les sommets des montagnes sont à lui ;
5 à lui la mer, c'est lui qui l'a faite,
et les terres, car ses mains les ont pétries.
6 Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
7 0ui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu'il conduit,
le troupeau guidé par sa main.
Aujourd'hui écouterez-vous sa parole ?
8 " Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
comme au jour de tentation et de défi,
9 où vos pères m'ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit.
10 " Quarante ans leur génération m'a déçu,
et j'ai dit : Ce peuple a le cœur égaré,
il n'a pas connu mes chemins.
11 Dans ma colère, j'en ai fait le serment :
Jamais ils n'entreront dans mon repos. "
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