Notre Seigneur, qui est donc chez lui à l'intérieur des autres, y est par tout lui-même, par son humanité aussi bien que par la divinité. Il n'est donc jamais absent de nous-même. C'est nous qui sommes absents de lui et l'Eucharistie a pour but, précisément de nous ouvrir à lui, de nous mettre en prise sur lui, je veux dire d'opérer cette identification avec lui, qui est impossible si nous ne sommes pas disposés à nous ouvrir aux autres et à assumer la mission du second Adam qui est de les rassembler tous dans son Amour.
Car il est clair que si l'Eucharistie opérait simplement magiquement par le fait que nous allons communier en ouvrant la bouche, il n'y aurait plus de problème. Si Dieu pouvait nous transformer comme ça, sans notre participation, il n'y aurait jamais eu de péché, il n'y aurait jamais eu le drame de la faute originelle, il n'y aurait jamais eu le drame de l'histoire, il n'y aurait jamais eu le drame de la Croix !
Justement, Dieu ne peut rien que s'offrir éternellement, sans s'imposer jamais. S'il nous attire, s'il nous appelle, s'il nous prévient, s'il nous aimante, nous avons toujours le pouvoir de dire non. Et justement l'Eucharistie, c'est cette exigence d'un " OUI " total, d'un Oui si ouvert, si universel, qu'il embrasse le monde entier.
Extrait de la conférence donnée à Ghazir par Maurice Zundel en 1959 sur le mystère de l'Eucharistie
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