Jardinier de Dieu

Jardinier de Dieu

Pourquoi ce nom ? Un de nos jésuites va vous répondre


Homélie 17 décembre 2023 - 3e dimanche de l'Avent, B

Publié par Roland Cazalis, compagnon jésuite sur 16 Décembre 2023, 11:37am

Catégories : #homelie_cazalis, #homélie_framond

Le témoignage de Jean Baptiste reprend à la fois le texte d’Isaïe et celui de Paul à la communauté de Thessalonique sur la joie, voilà pourquoi ce troisième dimanche de l’avent est le dimanche de la joie.
Nous pourrions nous demander : qu’est-ce qui nous procure de la joie aujourd’hui, en dehors de la sphère du privé ?
 
Jean Baptiste est présenté par l’évangéliste Jean en ces termes : « il y eut un homme envoyé par Dieu »
 
Voilà la définition du prophète.
Le prophète est un homme qui n’entre pas en fonction suite à une onction comme c’est le cas des rois et des prêtres.
Le prophète, l’homme de Dieu, est envoyé directement par Dieu. S’il reçoit une onction, c’est l’Esprit de Dieu en personne.
 
En d’autres termes, personne ne l’envoie, sinon Dieu seul. Il n’y a pas d’intermédiaire entre Dieu et lui.
 
Les autorités juives envoient une délégation à Jean Baptiste pour connaître son identité, sa réputation étant faite par ses paroles et ses actions.
En effet, selon les textes bibliques ainsi que la croyance populaire, la venue du Messie ou du Christ (ces deux mots signifiant la même chose, le premier est hébraïque, le second est grec) doit être précédée du retour du prophète Élie ou de la venue du prophète annoncé dans le livre du Deutéronome en ces termes :
 « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez. » (Dt 18, 15)
 
Les trois premiers évangiles que l’on nomme « les synoptiques » reconnaissent Jean Batiste comme le nouvel Élie.
En revanche, pour l’évangile de Jean, Jean Baptiste n’est ni le Messie, ni Élie, ni le prophète du Deutéronome.
 
Jean Baptiste se présente d’ailleurs comme « la voix qui crie dans le désert », ce faisant, il reprend le texte d’Isaïe. La voix appelle à la conversion par le baptême dans l’eau. Le désir de conversion se manifeste ici par une démarche corporelle et publique.
 
Jean Baptiste répond à la délégation en lui donnant l’information qu’elle n’est pas venue chercher :
« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
 
Voilà l’information essentielle que la délégation doit rapporter à l’autorité juive.
« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ».
 
Voilà sans doute le motif de la joie de ce temps présent en Église.
La joie vient de celui qui se tient au milieu de vous et que vous ne connaissez pas encore.
 
Cette joie est la lueur dans le cœur que nous apporte le temps de l’avent et qui s’intensifie à l’approche de la Nativité.
Jean Baptiste invite donc à contempler la présence de cet inconnu.
L’auditoire ne sait pas encore de qui il s’agit. Mais il est là. Il ne s’est pas encore manifesté. L’heure n’est pas encore venue de le faire.
 
Jean Baptiste montre la grandeur de celui qui va bientôt se manifester par l’écart qu’il y a entre cet inconnu et lui.
 
Il dit, « avant moi il était ». Il était avant moi dans le temps ; il était avant moi dans l’être. Je ne suis même pas digne de délier la courroie de ses sandales.
Il revenait aux esclaves de l’époque l’insigne honneur de délier la courroie des sandales de leur maître. 
 
Aujourd’hui, dans le monde normal, chacun délie la courroie de ses propres sandales. Néanmoins, quand vous n’arrivez plus à vous plier. Quand vous avez un méchant lumbago, par exemple. Alors, quelqu’un d’autre va délier vos lacets par humanité, par amitié, voire par amour.
 
Oui, contemplons celui dont Jean Baptiste annonce en ces termes : « au milieu se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas ».
Ouvrons notre cœur à la joie que sa présence nous donne.
 
Amen.
 
Roland Cazalis, compagnon jésuite
Is 61, 1-2a.10-11 ; Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54 ; 1 Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8.19-28
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Articles récents