Les textes du jour nous exhortent à méditer sur la persévérance dans notre relation avec Dieu d’autant plus que le contexte social ne s’y prête guère.
Donc, voyons les trois images de la persévérance que l’on nous propose.
En premier lieu, à peine sortis d’Égypte, les Hébreux sont confrontés à trois épreuves :
La faim
La soif
Les ennemis, dont les premiers sont les Amalécites.
Le problème de la faim a donné lieu à l’avènement de la manne.
Celui de la soif a été réglé par les eaux de sorties du rocher de Massa et Mériba.
L’attaque des Amalécites fait l’objet du récit du jour.
C’est la manière dont l’épreuve est surmontée qui est parlante. Le bâton de Dieu est à l’œuvre dans la main levée de Moïse.
Il s’agit du fameux bâton qui permit à Moïse d’opérer deux plaies d’Égypte, de fendre la mer rouge, de faire jaillir de l’eau du rocher de Massa et Mériba, de soutenir les combattants pour mener à la victoire contre les Amalécites.
Nous connaissons des répliques du bâton de Moïse comme le manteau d’Élie, puis la croix du Christ. Néanmoins, nous mesurons comment la croix affecte différemment et profondément la chair.
Chaque fois, c’est par le signe que se manifeste la puissance de Dieu. Il s’agit d’une puissance en action.
Ainsi, par sa croix, Jésus prie. Il s’agit d’une prière plantée au cœur du monde, tel un arbre qui porte un fruit qui demeure.
Ceci est très important pour comprendre la logique de la création, ou ce qu’est la création ou la logique qui la gouverne, et la manière dont la puissance de Dieu se manifeste.
L’être vivant est une réalité contre-intuitive.
La création est également une réalité contre-intuitive.
La puissance de Dieu s’exprime aussi de manière contre-intuitive.
Et pourtant, il y a bien puissance, puisqu’il y a vie.
Avec la croix du Christ, Dieu manifeste sa puissance par le biais d’une autre réalité, l’enseignement des apôtres.
Voilà le sens de l’exhortation de Paul aux responsables de communautés ; ici, il s’agit d’une exhortation à Timothée resté à Éphèse.
Paul dit à Timothée, « tiens fermement l’enseignement que je t’ai donné, comme Moïse tenait fermement le bâton de Dieu, ou comme le Christ était ferment attaché à sa croix »
Puisque le NT n’était pas encore élaboré, il s’agit de l’enseignement de Paul qui permet une relecture de la Thora, ou une certaine compréhension de la Thora.
L’enseignement de Paul n’est pas une gnose, un salut lié à la connaissance du divin, ce qui reviendrait à l’intuitif. Or, ce n’est pas la logique de la création ou de la manifestation de la puissance de Dieu.
Il y a certes des données à connaître. Néanmoins, c’est l’Esprit qui ouvre notre esprit à un savoir suressentiel et cette connaissance est coextensive ou concomitante à une transformation personnelle.
Avec l’intuitif, nous nous rassurons, ou nous revenons à nous-mêmes. Dieu n’est plus dans le jeu de la relation.
D’où la mise en garde de la part de Paul.
Il ne s’agit pas tant de critiquer la gnose ; à la limite, la gnose a le droit d’exister.
Il s’agit de tenir fermement à un enseignement sûr, de la même manière que les Hébreux pouvaient se fier à ce que disait Moïse ou Élie.
La troisième image de la persévérance est la prière continuée, c.-à-d. la prière à temps et à contretemps, jusqu’à l’accomplissement de la promesse, car le temps divin n’est pas le temps intuitif.
En ce sens, le temps divin est parfois anticipé, parfois retardé par rapport à notre prévision/désir, et souvent décalé.
La relecture de notre expérience nous permet de connaître le temps de l’action de Dieu chez nous et induit notre acquiescement au déroulement des événements qui nous concernent à titre personnel, pas les événements des autres.
Sans la relecture, nous restons dans la perplexité, une perplexité qui peut nous amener à perdre patience ou la persévérance et à faire un pas de côté. Voilà à quoi le Christ pourrait faire allusion en parlant de la réalité de la foi à son retour.