2 octobre 2022 - dimanche, 27ème Semaine du Temps Ordinaire, année C.
Si l’on devait décliner les mots-clés des lectures du jour, alors on dirait, l’adversité, l’incompréhension, la peur, la foi, le service.
Voyons maintenant comment ces mots se mettent en scène et ce qu’ils racontent.
Le livre du prophète Habacuc se présente comme un dialogue entre lui et Dieu à une époque où les Babyloniens se dirigent vers Jérusalem et l’invasion est imminente.
L’actualité nous a malheureusement préparés mentalement à ce genre de réalité et à ce que peut ressentir un peuple devant une telle menace.
Habacuc est un peu désarçonné face au silence de Dieu ou à l’inaction de Dieu qui semble laisser faire les ennemis de son peuple.
Cette incompréhension vient du fait que le temps de Dieu n’est pas le temps de l’homme. L’agir de Dieu n’est pas l’agir de l’homme.
Dans la deuxième partie du texte, Dieu répond. Dieu n’a pas abandonné son peuple ; il l’accompagne à travers son histoire, à travers les épreuves. L’adversité n’est pas le signe de l’absence de Dieu.
Dieu appelle à la fidélité et à la patience.
La fidélité, c’est la foi qui soutient l’espérance dans l’action.
On suppose que si l’on n’a plus la foi, si l’on est dominé par la peur, alors on se laisse faire comme les moutons que l’on mène à l’abattoir.
La fidélité est le sens de l’exhortation que Paul adresse à Timothée dans cette lettre personnelle et même privée.
En effet, Paul a évangélisé Timothée et l’a laissé à Éphèse pour qu’il accompagne cette communauté.
Dans cette communauté, il y a de faux docteurs, ceux qui font commerce de l’annonce de l’évangile.
Il y a aussi des gens « bien nés » comme on dit. Paul demande à Timothée de les exhorter à ne pas mettre leur espérance dans leurs biens, mais à devenir riches du bien qu’ils font.
Paul invite donc Timothée à prendre soin du trésor qu’il a reçu, ce qu’il nomme « le dépôt de la foi » et de devenir ainsi un maillon de la chaîne qui nous relie aux témoins de la Résurrection.
Timothée a donc du pain sur la planche.
Pour nous, il est très important d’avoir reçu le vrai évangile, celui qui n’a pas subi de petits arrangements pour le conformer à ce que les faux docteurs voudraient qu’il soit.
Alors, nous ne savons pas d’où vient la demande des apôtres « augmente en nous la foi ».
Est-ce à la suite des paroles du Christ sur le pardon qu’ils se rendent compte que cette exigence était au-dessus de leur possibilité ? Toujours est-il que la demande est faite. Par-là, ils reconnaissent que la foi est un don de Dieu.
La foi n’est pas une question de quantité, car la foi est la foi.
Nous voyons la foi par ce qu’elle fait. La foi nous met à l’œuvre, notamment, par le biais du service.
En cela, le service devient l’expression de l’amour.
En outre, il s’établit un cercle vertueux entre le service et la foi.
Prendre soin de notre humanité chez les autres impacte notre vie en retour en la creusant.
Voilà sans doute l’objet du désir des apôtres au contact du Christ. Ils vont avoir l’occasion de l’expérimenter en leur temps.
Roland Cazalis, compagnon jésuite
Ha 1, 2-3 ; 2, 2-4 ; Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 ; 2 Tm 1, 6-8.13-14 ; Lc 17, 5-10
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