Avec les Thessaloniciens, Paul et les siens revivent. Enfin de l’air ! Ils ont trouvé une terre réceptive à la Parole. Du coup la consolation coule. Elle porte à un amour qui déborde, pour « notre » Seigneur Jésus comme pour eux, les croyants de Thessalonique. C’est bon. C’est beau. Alors, dans la consolation, rendre grâces – ce que fait Paul – et prendre des forces pour la désolation qui viendra, dit le père Ignace … La désolation peut être celle du serviteur qui ne sait plus attendre son maître. Va-t-il revenir ? On s’en fout, allez, buvons, mangeons, saoulons-nous. Et miel, il arrive, il m’a vu, il aurait pu prévenir ! Si j’ai encore un peu de honte, je repartirai. Si je n’ai plus aucune envie de servir le maître, alors je continuerai la descente, et il y aura des pleurs et des grincements de dents – pour qui ? on ne sait pas encore, mais le « descendeur » ne connaîtra plus la joie.
La Bonne Nouvelle de l’évangéliste, c’est finalement que le Maître demeure. Il est là, éternel. Je peux l’ignorer, je peux saborder son œuvre, je peux même tuer son fils, avait-il dit avant. Mais le Maître reste le Maître. C’est pareil de dire que sans la résurrection notre foi est vaine. Car alors le Fils, qui choisit la vie en demeurant toujours avec lui, ne serait plus rien. Dieu, la Vie, le Chemin, la Vérité, il ne fait pas de bruit. Souvent je peux l’éprouver comme absent. Et pourtant, la vie, si je ne me mets plus dans la disposition de la recevoir, elle viendra me surprendre. Car je n’aurai pas veillé. J’aurai perdu le goût de Dieu, comme un covidé de l’Essentiel. J’aurai perdu le goût de vivre. Jésus, apprends-moi à recevoir la vie comme un Maître et Ami en voyage qui a mis toute sa foi en nous.
Olivier de Framond, compagnon jésuite