Merci, la Syro-phénicienne ! Merci, petit chien ! Tu as ouvert le trésor de l’Evangile aux païens. Le miracle que le Christ nous offre, c’est d’aller au bout de notre désir. Certains ont reconnu en Lui Celui qui vient délier et nommer son désir devant Lui et ses disciples. « A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille ». Ce n’est pas Jésus le Tout-Puissant qui agit seul, c’est Lui et notre foi, qu’Il éveille et suscite, qui redonnent à l’Humain de retrouver son bon sens : nous sommes créés pour la louange et le service de Dieu, notre Seigneur et Créateur. L’infirmité et la déraison – quand un esprit mauvais entre en nous –, nous voilent l’horizon. Le Christ et notre foi, la nôtre ou celle de proches, restaurent la joie d’exister, cette joie qui n’a pas besoin de circonstances heureuses pour demeurer.
En allant aux brebis perdues d’Israël, Jésus découvre, même s’il s’en passerait, que d’autres brebis reconnaissent Celui qui sauve. L’un d’entre nous les appelle « les périphéries ». Ce qui fatigue Dieu ? C’est d’être Dieu. Il initie toujours un mouvement d’appels à vivre qui vont vers Lui, mais ce n’est pas toujours les destinataires visés qui entrent dans la danse qu’il entraîne, la danse de la foi, la danse de la vie. Il relance l’espérance. Vivent les petits chiens ! Mais il y a alors à rester dans la danse. Salomon l’oublie, qui va « se mêler aux païens et apprendre leurs manières d’agir », comme le chante le psaume. Il est des petits chiens, parmi ces derniers, qui font le chemin inverse. Ouf ! Eux entrent dans la danse que le Créateur avait initiée ! Et moi, qu’est-ce qui me fait bouger ? La foi au Dieu du Christ, ou des idoles ?
Olivier de Framond, compagnon jésuite