Nous sommes invités à être de ce petit troupeau au trésor inépuisable ! Quel trésor ? Un trésor qui ne peut pas se voler, insaisissable, même s’il semble attirer le voleur qui va jusqu’à percer le mur de la maison d’où vient le trésor. Mais le voleur n’a pas reconnu le trésor véritable. Il a cru que c’était ce qui donnait au maître et au petit troupeau son rayonnement, sa gloire, son autorité, sa richesse. Et quand il l’a volé, par jalousie peut-être, le trésor est toujours chez ce maître et son petit troupeau. Mince alors ! Mais c’est quoi ce trésor ?
La joie du maître, partagée aux siens, voilà le trésor ! C’est la joie du maître à recevoir celles et ceux qui veillent à faire fructifier ses biens, sa vigne qui réjouit le cœur de l’homme. Trésor de consolation immense, et inviolable ! Cette joie ne peut se donner qu’à des « intendants fidèles » qui veillent aux biens du maître parti à son retour des noces, les noces de sa Pâque. Le petit troupeau guette son retour. Il veille, hier, aujourd’hui, demain encore peut-être, à ce que ses biens produisent leur fruit. Ses biens, c’est vous, c’est nous, c’est son alliance engagée qui fait goûter la vie, sa vie, au milieu d’une terre qu’il aime.
Le petit troupeau choisit la vit, et il la choisit pour la vie du monde, la joie des autres, car il n’est aucune joie qui ne se retienne pour soi. Il la choisit en veillant sur ce qui la donnera, au retour du maître. Sinon ce sera la mort, la mienne et celle des autres que j’empêcherai de goûter au véritable trésor. Quand certains parlent d’attachements désordonnés à écarter, c’est tout ce qui barre la route à la joie partagée. Reconnaître Celui de qui vient tout bien, toute joie, et veiller à leurs fruits, voici le chemin. Nous serons soit des intendants fidèles qui ont reconnu ce qui donne la joie, soit des voleurs qui se trompent de trésor. Et la foi fait recevoir ce que l’on espère !
Olivier de Framond, compagnon jésuite