Ézéchiel est un visuel ! Dieu parle à Jésus en paraboles, et au prophète aussi. La vue donne sur un champ d’ossements, épars, au nord, au sud, en exil, ajoute le psaume. S’ils sont là, c’est qu’il y a eu de la vie avant. L’espérance a tari, la vie a fini au tombeau, tout s’est desséché. Mais crac crac, voilà que des os s’emboîtent, un bruit, une violente secousse, des nerfs repoussent, la chair aussi. « Je vais ouvrir vos tombeaux ». Dieu parle, son peuple sort et renaît de partout où il était dispersé ! Plus tard, un autre sortira et laissera un tombeau vide : il accomplit les Écritures. Il se relèvera sur ses pieds et consolera ses amis.
Des pharisiens et des sadducéens font tout pour l’envoyer au tombeau. « Il se fait Dieu, il blasphème », crient-ils intérieurement, sans voir qu’eux-mêmes se sont fait des images de Dieu à leur guise pour asseoir leur pouvoir. Dieu est ce Pauvre qui dérange jusqu’à ce que nos ossements desséchés sortent du tombeau. Des ossements desséchés veulent barrer la route à la vie. Quelle était l’épreuve à demander le 1er commandement ? Je ne sais pas, mais « un second » vient mettre le souk : aimer le prochain comme soi-même. Je ne peux aimer Dieu si je n’aime pas le prochain, alors ce Jésus qui nous agace, j’ai à l’aimer ? Et je ne peux aimer le prochain si je ne me laisse pas moi-même aimer par le Seigneur ? Pour sortir du tombeau le seul chemin se révèle : nous laisser aimer par Celui qui a soif de nous. Suivre le Christ, le recevoir, commence là.
Olivier de Framond, compagnon jésuite