Heureux les pauvres, heureux vous qui pleurez, les doux, vous qui avez faim et soif de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix, les persécutés pour la justice. Heureux, vous, les saints. Les saints c’est ça, a priori. Alors bonne fête à vous tous, chacune, chacun, qui êtes là ! C’est votre jour, le nôtre. Être saint, ce n’est pas être parfait. J’aime bien les mots de J Leclercq qui dit : « je déteste la perfection ! » Et il développe : « les parfaits ne supportent pas leur péché, la sainteté, elle, n’en est pas humiliée. On est humilié quand on se croyait quelqu'un », mais heureux les saints, ils consentent à être pauvres. Ils forment le peuple de Dieu en marche. C’est l’inverse d’une Eglise à la moralité parfaite. Une Eglise sainte se laisse enrichir par les incroyants, « les pécheurs et les publicains » d’aujourd’hui, ceux et celles qui ne sont pas conformes aux bien-pensants et que le Christ attire. Jésus se reconnaît en eux, lui qui ne sera pas reçu par les siens mais mis au rang des malfaiteurs ! Thérèse de Lisieux l’a vécu à la fin de sa courte vie. Elle a connu la nuit de la foi, et les incroyants sont devenus ses frères et sœurs. Elle a perdu la foi, l’espérance, la vie, mais pas la charité, elle qui avait dit à sa Supérieure : « au cœur de l’Église, je serai l’amour ». Être missionnaire, ce n’est pas convertir les incroyants, c’est en devenir un frère, une sœur, et réciproquement.
Ce peuple qui a traversé la grande Épreuve est fait de celles et ceux qui ne se laissent pas arrêter par leurs manques. Leur pauvreté, leurs faims, leurs soifs, leurs humiliations, l’épreuve du deuil, l’injustice, ne les ont pas arrêtés. Un autre les a gardés debout. Seule la dernière béatitude évoque le Christ. Elle embrasse toutes les béatitudes. Car Jésus, le Christ, s’est fait pour nous l’artisan de paix, le doux, le miséricordieux, l’humilié qui nous relève et nous remet en chemin vers notre Naissance. En ce monde et cette planète troublés ces temps, Il est Celui qui a choisi d’aimer la vie, et même ses ennemis. Merci, Jésus. Garde-nous tous, ensemble, sur ce Chemin d’amour.
Olivier de Framond, compagnon jésuite