Vendredi, 26ème Semaine du Temps Ordinaire
(Jb 38, 1.12-21 ; 40, 3-5, Ps 138 (139), 1-3, 7-8, 9-10, 13-14, Lc 10, 13-16)
Entre Job et Dieu, ce n’est pas la guerre, mais comme Jacob au gué de la rivière, ça bagarre dur, ça ferraille fort. Job n’en peut plus, au fond des abîmes, dans l’obscurité de la nuit, argile encore informe et tortueuse en quête de souffle. A la fin, il semble capituler devant Dieu : OK je t’ai déversé mon flot, Seigneur, OK je me tairai maintenant. Capitulation ? Pas sûr. En tout cas elle n’est pas plus celle de Job que celle de Dieu. Job pouvait être tenté dans sa misère d’un désir de toute-puissance. Quand il se voit comme « si peu de choses », peut-être consent-il à être ce qu’il est, et à ce que Dieu soit Dieu. Et cela suffit. La désolation peut être donnée pour m’aider à reconnaître que tout est don et grâce de Dieu. Alors même la descente aux abîmes mène à la Source de la lumière, des matins, des mers ! Je gravis les cieux, tu es là ; je descends chez les morts, te voici ! Un Autre me mène et m’ouvre le Chemin, dussé-je aller au bout de mon chemin contre Dieu. Corazine, Bethsaïde, Capharnaüm, malheureuses êtes-vous, vous descendrez au séjour des morts. Et c’est peut-être alors que vous cheminerez vers la lumière et que vous connaîtrez la vie, la Source des mers. Comme notre pauvre Terre, notre pauvre Curie, tel que l’évoque le film sur le pape François. Je descends chez les morts, te voici, chanteront-elles un jour ! Nous pouvons espérer.
Père Olivier de Framond
