« Marc, mon fils », dit Pierre. Fils biologique, qui peut l’affirmer ? Il serait aussi un cousin de Barnabé. Son premier nom serait « Jean », Marc étant la version latine, et il est parlé de « Jean-Marc » en Actes 13, 5. Faîtes vos choix ! … L’évangile choisi est un passage dont on n’est pas sûr qu’il vienne de Marc. S’il ne l’est pas, il y aurait assez vite été joint. Peu importe, le tombeau vide est là, qui invite à « devenir croyants ». Nous percevons ici le moment rude de bascule et de scission : les premiers chrétiens étaient juifs et ne pourront plus le rester ! Il y a un « tombeau vide » qui va séparer les « croyants » des autres Juifs. Marc est l’un de ces premiers chrétiens qui nous pousse à désirer et choisir « le » Chemin, parmi d’autres voies. « Celui qui croira sera sauvé ». Et les autres, ils ne seront pas sauvés ? Et sauvés de quoi ? Sauvés des démons ; de l’enfermement, puisque le croyant parlera des langues nouvelles ; des serpents puisque nous les prenons – comme vous tous – dans nos mains, semble-t-il ; des poisons ou de maladies, puisque le croyant traverse tout cela. Du coup la pilule létale euthanasique risque de ne pas marcher avec les « devenus croyants » …
Marc, le « croyant », en fait, est celui qui garde la tenue de service. Tenue légère, si l’homme qui s’enfuit tout nu à l’arrestation de Jésus est l’évangéliste Marc ! Le serviteur recherche la sobriété heureuse, propre au veilleur, dit Pierre. Il est « dans le Christ Jésus » en qui il découvre « la grâce », celle qui fait traverser l’épreuve, la souffrance, et qui fait tenir bon, dit encore Pierre. La foi du disciple fait résister aux « lions dévorants » qui parfois nous harcèlent. Elle ouvre à une lueur de Pâques qu’elle espère, devant nous.
Olivier de Framond, compagnon jésuite