On se trouve à la fin de l’évangile. Juste avant, Jésus semble avoir fait taire les Sadducéens. Et l’épisode qui suit la lecture de ce jour, on lit que les pharisiens et personne n’osent plus l’interroger. Un silence arrive. Un silence de mort, Jésus, seul, va vers sa Passion. Un silence d’avant la Parole qui va naître, en Jésus ressuscité. La parole, la vie, sont là, au-delà du silence, qui frappent à la porte. Les laisserai-je entrer en moi ?
Nous n’en sommes pas tout-à-fait là. Nous nous trouvons, un peu comme dans nos sociétés, un peu aussi comme dans certaines campagnes corses avec des clans qui ne se parlent pas, ici le groupe des Sadducéens et celui des pharisiens. Le groupe content que le clan adverse ait été mis par terre part à l’attaque à son tour. Il va voir, ce Jésus, qui est le meilleur, non mais ! « Le grand commandement, dis-le nous ». C’est qu’il y en a tellement, de fait. Souvent Jésus répond à côté, et là non. Et la réponse est claire. Il y en a un seul, il a 2 facettes, 2 énoncés, mais c’est le même. « Le second lui est semblable ». Autrement dit, aimer ton prochain, donc le Sadducéen, le voisin, le proche, le lointain, et moi-même, Jésus, cet « étranger de Pâques », comme toi-même. Je suis aimable, ça c’est bon. Et l’autre est aimable, zut alors, ça, ça ne me va plus. Et pourtant, c’est cela, ou je n’aime pas vraiment Dieu.
Paul et ses amis l’ont reçu comme un cadeau en allant chez un autre groupe : les gens de Thessalonique. Comme François-Régis ou Thérèse Couderc quand ils sont passés à Lalouvesc. On pourrait la relire dans nos communautés chrétiennes locales, cette parole de Paul, car elle donne à méditer. Nous pouvons les voir se réjouir de ce qui se passe dans les cœurs : « on n’a même plus besoin de raconter les merveilles de Dieu chez vous, les gens de partout le font, ça vient tout seul ! ». Ici, je reconnais que je m’émerveille des mains qui balayent et cuisinent, des voix qui chantent et font chanter, des fleurs qui rendent gloire à Dieu, des sourires qui se donnent aux pèlerins que nous sommes, des pieds qui jardinent, c’est plein de signes de Dieu tout simples et bons. Ce qui se produit entre les itinérants que sont Paul, ses amis et le Seigneur, et les habitants, Thessaloniciens, ce pourrait être un visage de nos communautés chrétiennes à venir. Avec la grâce de Dieu. Demandons-la, cette grâce. Surtout pour nous aider mutuellement à traverser ce temps de grisaille lié à ce virus qui semble tenir à nous…
Olivier de Framond, compagnon jésuite
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